Le Polisario et l’Algérie subissent un nouveau revers au parlement européen. Les eurodéputés, membre de la Commission du Budget présidée par l’Allemande Ingeborg Grassle, ont demandé, hier, à la commission européenne de dresser la liste des noms des responsables algériens et polisariens qui seraient impliqués dans le détournement massifs des aides de l’UE destinés initialement à la population des camps de Tindouf. Il s’agit là d’une conséquence directe de l’exhumation, fin janvier, d’un rapport de l’Office européen de lutte antifraude, datant de 2007, sur les aides accordées aux refugiés sahraouis.
Revue à la baisse de l’aide accordée
Les eurodéputés exigent, également, de la commission européenne une réduction de son soutien alimentaire au Polisario afin qu’il soit conforme au chiffre adopté, officieusement, par le Haut-Commissariat aux réfugiés. L’aide ne devrait concerner que 90 000 sahraouis au lieu des plus ou moins 160 000 avancés par la direction du Polisario et son parrain algérien. De son côté, le Maroc opte plutôt pour une fourchette oscillant entre 40 et 50 mille refugiés. En effet, depuis le cessez-le-feu de 1991, des centaines de familles, ayant suffisamment de ressources financières, avaient quitté les camps pour s’établir en Mauritanie ou en Espagne, notamment au Pays Basque.
Cette différence des chiffres ne peut être résolue que par un recensement effectué par les agents du HCR. Des composantes au sein parlement européen y sont de plus en plus favorables. Le vote, d’hier, à la Commission du Budget est, d'ailleurs, un indicateur du changement qui est en train de s’opérer chez certains eurodéputés, notamment de gauche, traditionnellement acquis aux thèses séparatistes du Polisario.
Néanmoins, reste à savoir jusqu’où ils iront pour convaincre la direction du Front et l’Algérie d’autoriser un enregistrement de la population des camps ? La tâche s’avère très compliquée quand on sait que depuis la fin des années 70, les autorités algériennes ont refusé, obstinément, toutes les demandes similaires émanant du HCR. Le conseil de sécurité a, également, essuyé la même fin de non recevoir en 2013 et 2014.