Belgique: Polémique autour de la nomination d'un chercheur belgo-marocain

Farid El Asri va assurer une formation à la prévention de la radicalisation religieuse et une introduction à l’islam en Belgique. Ce Belgo-marocain a été désigné par la ministre de l’Enseignement Joëlle Milquet pour s’occuper de la lutte contre la radicalisation, indique Belga. C’est, Emridnetwork, le réseau musulman de recherche, qu’il a fondé qui va assurer cette formation.

Le MR contre El Asri

Bien qu'il soit chercheur, professeur et docteur en anthropologie de l’Université Catholique de Louvain (UCL), sa nomination passe mal aux yeux du Mouvement Réformateur (opposition), qui rappelle que le Belgo-marocain avait soutenu Yacob Mahi, un professeur de religion islamique controversé pour ses propos sur l’égalité hommes femmes. Le MR estime que Milquet agit de manière «complètement irresponsable» en le désignant. El Asri est aussi pointé du doigt pour un texte qualifié d’antisioniste écrit en 2001.

Milquet défend son choix

Mais la ministre ne compte pas revenir en arrière. Le choix du Belgo-marocain est logique selon elle, vu son parcours académique. El Asri est en effet «un islamologue réputé, il a été durant ces dernières années le directeur de la formation continuée en sciences religieuses et islamiques à l’UCL. Il est actuellement membre affilié et chercheur au Centre interdisciplinaire d’études de l’Islam dans le monde contemporain de l’UCL…», dit-elle.

Milquet rappelle aussi qu’El Asri prend part à de «nombreux colloques académiques nationaux et internationaux et est reconnu pour ses compétences en la matière». En plus, le professeur fait partie du «comité d’accompagnement ’’Islam et musulmans de Belgique’’ de la Fondation Roi Baudouin (2007-2009) dont on connait l’excellence». «Il est à la fois membre du Comité international et professeur du master en sociologie de l’Islam en Europe à l’université de Padoue en Italie. Il est aussi diplômé en Judaïsme de l’ULB», souligne Milquet.

Un Rabbin défend aussi El Asri

Un soutien au Belgo-marocain qu'apporte également David Meyer, un rabbin qui enseigne la littérature rabinique à l'Université grégorienne pontificale de Rome et qui travaille régulièrement avec El Asri. «Je sais par expérience que Farid est quelqu'un avec qui on peut parler de tout, explique-t-il à la RTBF. C'est quelqu'un qui n'a pas un gramme d'antisémitisme en lui! Depuis que je le connais, ça doit faire une dizaine d'années maintenant, c'est quelqu'un qui est dans le dialogue, dans l'ouverture, dans l'analyse autocritique et dans la finesse de l'analyse de l'Islam».