Plus d’un mois après les attaques de Paris contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, le chef de l’exécutif marocain s’est dit préoccupé par la montée de l’islamophobie en Europe et aux Etats-Unis. Une inquiétude qu’il a partagée avec les membres de son cabinet, ce matin, lors de sa traditionnelle allocution précédant les travaux du conseil de gouvernement de ce jeudi 12 février.
Abdelilah Benkirane a ainsi dénoncé la série d’actes racistes subie par les musulmans, qu’ils soient Marocains ou d’autres nationalités, vivant en occident. «Une campagne qui n’épargne même pas les enfants», a-t-il tenu à souligner. Il n’a notamment pas manqué de citer le cas, encore très frais dans les mémoires, de l’enfant marocain de neuf ans agressé par un agent de sécurité dans une gare de Malmö en Suède. Le PJDiste a également rappelé l’assassinat, mi-janvier, d’un MRE vivant dans un village du département de Vaucluse en France. Celui-ci a reçu 17 coups de couteau de son voisin qui a été depuis interné dans un établissement psychiatrique.
Benkirane réclame la même solidarité pour les victimes d’islamophobie
Le chef du gouvernement a tenu à préciser, dans la première partie de son intervention, que «nous ne faisons pas de distinction entre les victimes du terrorisme qu’ils soient musulmans, chrétiens, juifs ou bouddhistes. Pour nous, ils sont tous égaux». Il a ensuite ajouté que «nous sommes contre le meurtre quel qu’en soit le prétexte à moins qu’il soit justifié comme a dit Dieu le Très-Haut».
Cette petite introduction était nécessaire avant d’inviter les pays occidentaux à «assurer la protection des musulmans qui y résident». Il a ainsi appeler les gouvernements, les partis politiques et les ONG à se solidariser avec les épreuves que traversent les musulmans en dénonçant la vague islamophobe qui sévit sur les deux continents, tout en insistant pour dire qu’ «il ne s’agit pas de crimes ordinaires».
En dépit de ses propos, force est de constater que la formation de Benkirane, le PJD, ainsi que sa matrice, le Mouvement unicité et réforme, n’ont organisé jusqu’à présent aucune manifestation de solidarité avec les musulmans résidant en Europe et aux Etats-Unis. Ce terrain laissé vide par les frères de Benkirane est par contre occupé par les salafistes qui multiplient, depuis quelques semaines, les manifestations à la sortie de la prière du vendredi.