Après sa bataille contre les médecins qui travaillent dans les cliniques privées, le ministre de la Santé s’apprête à ouvrir un nouveau front contre l’absentéisme. Il attribue la détérioration du niveau des prestations des hôpitaux du secteur public aux «absences des médecins». El Houssaine Louradi a estimé, à Rabat lors d’une rencontre avec des cadres de son département, qu’elles contribuent à augmenter le nombre de décès de patients, notamment pour les femmes enceintes et les bébés. Un phénomène qui prend des proportions alarmantes.
Louradi a promis de sévir, martelant que son département compte s’attaquer à ce problème par des mesures coercitives. Pour autant, il n’a pas précisé leur nature. Néanmoins, il a menacé de sanctionner les responsables des centres hospitaliers qui refusent, pour différents prétextes, de dénoncer les absents.
Trois ans de silence
Endossant pour un certain temps l’habit du syndicaliste ou celui du militant des droits de l’homme, le ministre s’est laissé aller à un véritable réquisitoire contre les médecins qui ferment la porte des établissements devant les malades. Il les a accusés de torpiller les «réalisations» du Maroc dans le secteur avant de reconnaître que «les efforts exceptionnels n’ont eu aucun effet sur la vie des citoyens, notamment les démunis».
Malheureusement, ces cas, souvent révélés par la presse, se multiplient ces derniers temps. Les derniers exemples en date se sont produits dans une maternité à Marrakech et un hôpital régional à Fès. A ces incidents s’ajoutent la négligence des malades à l’origine de nombreux cas de décès.
Apparemment, El Houssaine Louardi a oublié qu’il est à la tête du département de la Santé au Maroc depuis le 3 janvier 2012. Il est, par ailleurs, parfaitement habilité à prendre des sanctionner contre les médecins absents et à ordonner des enquêtes internes pour déterminer les complicités dont ils auraient bénéficiées. Espérons que maintenant il va agir.