France : Un rapport propose de renforcer l'enseignement du fait religieux à l'école

Le sujet fait polémique en France. Ce mercredi matin, au sénat, un rapport sur la lutte contre la discrimination, préconisant le renforcement du fait religieux à l’école, a été adopté par la Commission des lois. Il est, cependant, loin de faire l’unanimité, souligne Le Nouvel Obs.

Corédigé par la sénatrice EELV Esther Benbassa et son collègue UMP Jean-René Lecerf, ce rapport d’information propose aussi de développer les carrés musulmans dans les cimetières. La semaine dernière, il avait été débattu pendant deux heures et demie, avec des échanges «rudes», sans pour autant aboutir à une autorisation de publication, rappelle l’AFP. Aujourd’hui, c’est sans débat que le vote a été fait.

Plusieurs abstentions

«Le rapport a été adopté mais il y a eu des votes contre, plusieurs abstentions, et c'est rare», a fait savoir la sénatrice Benbassa à l’AFP, sans donner plus de détails sur la répartition des votes. La semaine dernière, elle indiquait que les «débats les plus rudes» avaient eu lieu sur «la proposition de renforcer l'enseignement du fait religieux à l'école». «Mais il y a aussi eu des désaccords sur l'idée de développer les carrés musulmans dans les cimetières ou de permettre des recours collectifs en justice en cas de discriminations», avait-t-elle indiqué.

Les deux sénateurs proposent, en effet, d’enseigner dès le primaire le fait religieux. «On n'enseignera pas la spiritualité en tant que telle, l'idée, c'est d'apprendre aux enfants quels sont les grands courants religieux, les grands livres, etc», a expliqué la sénatrice écologiste à Europe 1.

Un besoin de savoir religieux 

Pour Esther Benbassa, «Il y a un besoin de savoir religieux» dans notre pays. «Il faut former les enseignants pour répondre à ces questions et commencer dès l'école plutôt que les jeunes apprennent la religion via internet», a-t-elle insisté, en référence à l’enrôlement de certains jeunes musulmans pour aller faire le djihad dans les rangs des groupes extrémistes.

Pour ce qui est du développement des carrés musulmans dans les cimetières, la sénatrice n’a pas donné plus de détails. Son collègue UMP a, toutefois, déclaré qu’aujourd'hui, «80 % de nos compatriotes musulmans font en sorte que leur dépouille mortelle soit renvoyée dans leur pays d'origine, pour qu'ils soient enterrés selon les rites de leur religion».