Maroc : Le ralliement d’un PJDiste à l’Etat islamique embarrasse la direction de la Lampe et les services de renseignements

Le PJD a vite réagi à la nouvelle annonçant le ralliement d'un de ses membres à l'organisation de l'Etat islamique. La section régionale de la Lampe de Moulay Yaacoub a démenti, dans un communiqué, toute appartenance actuelle de Y.A au parti, arguant qu'il a été expulsé des rangs du parti avant la tenue du troisième round des élections partielles, organisé en octobre 2013, dans la si disputée circonscription électorale. Une décision prise, ajoute la même source, en représailles aux positions radicales qu'auraient exprimées Y.A.

Y.A est à Moussoul en Irak

A en croire les PJDiste de Moulay Yaacoub, le jeune homme aurait refusé de respecter le principe de militer pour des réformes dans le cadre de la stabilité. La section du PJD ne précise pas pour autant quand son ex-membre a commencé à adopter des positions extrémistes. Sachant que par le passé il était très actif au sein de la structure.

Par ailleurs, c'est Y.A qui a annoncé sur les réseaux sociaux sa présence aux côtés des troupes d'Aboubakr El Baghdadi qui contrôlent la région de Moussoul, riche en pétrole, et théâtre de combats entre les jihadistes de l'Etat islamique et les forces kurdes, soutenues par des raids de l'aviation américaine.

Les services de renseignements sur la sellette

Ce départ ne constitue pas uniquement un sujet embarrassant pour la direction du PJD mais également pour les services de renseignements qui apparemment, n'ont pas eu vent des plans de Y.A. Une source nous confie que l'adhésion du jeune au parti de la Lampe l’écartait de facto de la liste des suspects, même si la région de Fès est connue pour accueillir des sympathisants d’Al Qaida ou de EI.

La DST et la BNPJ ont d'ailleurs démantelé, début juin, un réseau de recrutement de jihadistes pour le compte de l’Etat islamique et arrêté, le 22 août, deux individus qui s’apprêtaient à rejoindre la même organisation. En dépit de ces explications, des voix n’excluent pas le recours à des sanctions contre certains cadres du renseignement dans la région.

Cette affaire du PJDiste Y.A est du pain bénit pour Hamid Chabat, le chef de l’Istiqlal. Pour rappel, ce dernier avait récemment surenchéri en accusant Benkirane de financer EI. Plus loin dans le passé, au lendemain des attentats du 16 mai 2003, Mohamed El Yazghi (USFP), ministre de l’Urbanisme de l'époque, avait appelé le PJD à procéder à une autocritique.