L’Espagne prévoit l’extension des instituts Cervantes à Laâyoune et à Tindouf, annonce aujourd’hui le quotidien ABC. La même source indique que les premières consultations avec les autorités marocaines et algériennes ainsi que le Polisario n'ont montré aucune objection d’ordre politique à la réalisation de ce projet. Ces deux instituts est un vieux rêve du directeur de Cervantes, Victor García de la Concha, qui est favorable à un retour culturel de l’Espagne au Sahara occidental.
Récupérer le terrain perdu cédé à l'arabe et au français
ABC ajoute que le recensement effectué en 1970 au Sahara occidental par le régime du dictateur Franco a conclu à l’existence de 17.000 personnes qui parlent le castellan, soit 22% de la population. Avec l’éclatement du conflit en 1976, une partie de ce collectif a choisi ou a été contraint de s’installer à Tindouf en territoire algérien. Le quotidien avance le chiffre de 22.000 habitants qui maitrisent l’espagnol dans les camps. Toutefois, dans les deux parties, la langue de Cervantes a perdu du terrain, notamment face à l’arabe et au français.
C’est ce recul qui explique la volonté du gouvernement Rajoy de renouer avec les Sahraouis. La politique est également présente dans l’initiative espagnole. C’est une autre manière de s’affirmer, auprès du Maroc et du Polisario, comme un interlocuteur privilégié dans la perspective de lancement de nouveaux rounds de négociations de paix.
L’obstacle de la sécurité dans les camps
En attendant, Madrid est appelée à résoudre des problèmes techniques, financiers et logistiques pour que ces deux projets voient le jour. Pour le moment, comme le relève ABC, les responsables de l'institut Cervantes sont en phase de réalisation des études de faisabilité. Ce qui devrait laisser plusieur mois avant l’implantation des deux instituts culturels à Laâyoune et Tindouf.
Mais justement dans les camps, un autre obstacle -oublié par le journal ABC- se dresse devant les promoteurs de ce projet : la sécurité. Contrairement aux visites de quelques jours effectuées dans les camps par des ONG partisanes du Polisario, il s’agit cette fois d’une mission qui dure toute une année scolaire pour les enseignants de langue espagnole, de surcroît, dans une région instable et où des groupes radicaux ont leurs entrées dans les camps. Le précédent de l’enlèvement, en octobre 2011, de trois coopérants, dont deux ressortissants espagnols, par des éléments d’AQMI reste encore vive dans les mémoires.