La crise diplomatique entre la France et le Maroc s’invite à la Chambre des représentants. Les groupes parlementaires du PJD (majorité) et celui du PAM (opposition) demandent, en urgence, la comparution de Salaheddine Mezouar et Mbarka Bouaida à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense nationale.
Les deux ministres sont appelés à expliquer aux élus les véritables raisons de cette tension avec la France, pays pourtant qualifié quelques jours auparavant, par les officiels marocains, de «premier partenaire politique» du royaume.
Une comparution rapide de Mezouar et Bouaida
Il est fort probable que cette question soit inscrite à l’ordre du jour de ladite commission. Comme Yabiladi a pu vérifier sur la page web du parlement marocain, du 4 mars jusqu’au 30 avril prochain aucun rendez-vous de réunion ne figure sur son agenda.
Le prétexte du programme chargé est ainsi écartée. La balle est plus que jamais dans le camp de son président Ali Kabiri, issu des rangs du Mouvement populaire, un ancien gouverneur reconverti en politique. Il est chargé de mener des négociations en vue de fixer une date à la convocation des deux ministres RNIstes à la Chambre des représentants.
Silence pesant du département des Affaires étrangères
La prochaine comparution de Salaheddine Mezouar et Mbarka Bouaida au parlement devra pallier au silence observé par le département des Affaires étrangères. En effet, depuis l’éclatement de la crise diplomatique avec la France, la communication de ce ministère fait l’objet de critiques de la part des politiques. La dernière en date émane de la présidente du groupe parlementaire du PAM, Mme Milouda Hazib.
A l’exception de l’annonce de la convocation de l’ambassadeur de la France au Maroc, Charles Fries, il y a une semaine, par la n°2 de la diplomatie marocaine, les Affaires étrangères ont brillé par leur silence.
En revanche du côté français, force est de constater les nombreuses déclarations du porte-parole du Quai d’Orsay. Et il en est de même pour Laurent Fabius. Hier, le socialiste a dû intervenir, à deux reprises, sur cette tension brutale et inattendue avec le Maroc.