2M sera-t-elle éclaboussée par un scandale de harcèlement sexuel, dont seraient victimes au moins deux stagiaires ? Les témoignages que nous avons recueillis, ce matin, laissent une marge très réduite au doute, tant les versions sont concordantes. Toutefois, il est très prématuré de penser que l'affaire est pliée.
«Le présumé coupable, un haut cadre, est connu pour ses agissements. Il demande, souvent, aux filles soit des sommes d’argent soit des faveurs sexuelles en échange d'un poste», nous confie, sous couvert d’anonymat, une source à la chaine de Aïn Sebaâ. En revanche, «même en connaissant ces opérations de chantage, la direction n’a même pas bougé le petit doigt pour le remettre à sa place ou carrément le muter à un autre poste, loin du recrutement», déplore-t-elle.
2M nie avoir reçu de plaintes des stagiaires
Hier, un communiqué de la direction de 2M tombe. Tout en s’inscrivant en faux contre «ces pratiques indignes», il affirme qu’elles «sont inexistantes dans notre institution. Nous n’avons reçu aucune plainte allant dans ce sens».
Toutefois, le texte insiste sur la constitution d’une commission d’enquête interne afin d’élucider la vérité sur ces supposés cas de harcèlement sexuel, et ce, en recueillant les déclarations des présumés victimes. Le communiqué n'écarte pas la possibilité de sanctions à «l'encontre du responsable».
Pour quoi le PJD et non pas la chaine ou la justice ?
Apparemment, et sans le savoir, en frappant à la porte du PJD pour une médiatisation du scandale, les stagiaires viennent d’offrir une précieuse issue de secours et au mangement de 2M et à leur prétendu agresseur.
«Les deux peuvent crier à la "conspiration", sachant que les femmes auraient normalement dû déposer une plainte auprès de la direction ou porter l’affaire devant la justice et non solliciter l’aide des islamistes du PJD», ajoute la même source. Le mis en cause peut ainsi se présenter comme un dommage collatéral de la relation conflictuelle entre les frères de Benkirane et 2M.
Une stratégie qui porte un grave préjudice aux stagiaires eux-même. «Sans aucun doute, en agissant de la sorte, elles viennent de griller leurs cartes et le coupable ne sera pas, outre mesure, inquiété. Pour étouffer le scandale, il sera muté à un autre service en attendant que la tempête se calme», estime notre interlocuteur. Une affaire à suivre.