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Le difficile pari d’une association marocaine qui souhaite fédérer la société civile amazighe

Le monde associatif amazigh au Maroc est agité par l’arrivée d’un nouveau venu. Une entité qui se veut fédératrice de toutes les ONG défendant la cause amazighe. Un pari qui semble difficile. Ses revendications demeurent pour le moment dans le giron culturel et n’aborde pas le volet politique.

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Une nouvelle organisation vient s’ajouter à la mosaïque du mouvement amazigh au Maroc. Il s’agit de la Fédération nationale des associations amazighes. Son acte de naissance a été conclu, le samedi 9 novembre à la station balnéaire de Harhoura, colée au sud de Rabat. La FNAA ambitionne d’unifier, bien entendu, sous sa bannière, les différentes ONG marocaine défendant la cause amazighe. Un objectif qui semble difficile à atteindre.

La FNAA à la place d’un parti politique ?

C’est Ahmed Arehmouche qui a été élu coordinateur national de cette fédération. Depuis 2008, cet avocat du barreau de Rabat tente de «fédérer» les associations amazighes. Une mission qu’il a commencée juste après la décision du tribunal administratif de Rabat de dissoudre le parti démocratique amazigh marocain. 

A l’époque, Arehmouche était réputé pour être un «proche» de Fouad Ali El Himma, alors député du PAM. Fort de cette «proximité», il avait essayé, en 2009, de créer une formation politique. Mais sa fameuse feuille de route de Marrakech chavira bien avant de larguer les amarres.  

Fédérer les ONG amazighs n’est pas pour demain

La nouvelle tentative de Me. Arehmouche sera-t-elle la bonne? Rien n’est moins sûr. Sachant qu'à l’heure où ladite Fédération nationale tenait son assemblée constituante non loin de Rabat, la ville de Meknès abritait, durant deux jours, samedi et dimanche derniers, une autre réunion d'ONG et de coordinations qui se revendiquent, également, amazighes.

C’est dire que le pari de l’unification n’est pas encore gagné. Et pour cause, chaque organisation à ses propres objectifs et son agenda. Par exemple ceux qui ont pris part à la rencontre de Meknès réclamaient une constitution laïque reconnaissant le fédéralisme et le caractère amazigh du royaume. Des revendications hautement politiques. C’est, en effet, la marque de la présence de partisans du mouvement pour l’autonomie du Rif à la rencontre de Meknès.

En revanche, la FNAA n’a pas placé la barre aussi haute. Elle se concentre exclusivement d’avoir des revendications sur les droits culturels, notamment la mise en place effective de l’officialisation de la langue amazighe par la promulgation d’une loi fondamentale, tel qu’elle figure sur l’article 5 de la constitution du 1er juillet 2011 : «Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue (amazighe), ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle».

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