C’est un marronnier. Chaque année la même question revient avec la présentation du projet de loi de finances pour approbation devant les deux Chambres du parlement marocain : quelle est la somme consacrée au Palais ? En 2014, le gouvernement Benkirane a décidé, d’épargner le palais de la cure d’austérité. Il vient d’augmenter légèrement le budget royal de 8,7 millions de dh par rapport à la loi de finances 2013.
Comme cela figure sur le projet de loi de finances (PLF) 2014 dans la rubrique «SA Majesté le Roi» lui sera consacrée 26 292 000 dh pour les listes civiles et 517 164 000 dh pour les dotations de souveraineté. Au niveau de «La cour royale» le personnel coutera 410 200 000 dh alors que le matériel et les dépenses diverses s’accapareront 1 500 183 000 dh. Toujours côté chiffre, le PLF 2014 a accordé 200 postes budgétaires au Palais.
Y aura-t-il un débat au parlement sur le budget du Palais
Il est clair que Benkirane a raté une occasion de «re-gagner» une partie de sa popularité en n’opérant pas une réduction, fusse-t-elle de manière très symbolique le budget du Palais. Le chef de gouvernement aurait pu rattraper un peu l'estime perdue auprès de ses fidèles, notamment après la fronde des députés PJDistes, très en colère contre les concessions faites par le secrétaire général du parti de la Lampe au RNI de Salaheddine Mezouar. Pour rappel ce dernier a obtenu huit maroquins dont un super-ministère accordé au milliardaire Moulay Hafid Alami; sans oublier le retour des technocrates au sein du gouvernement.
L’an dernier, le député du PJD, Abdelaziz Aftati, avait brisé un tabou en exigeant une discussion du budget royal. Une initiative qui n’a pas fait des émules. Pendant huit minutes, l’islamiste, en rupture de ban avec le camp Benkirane, avait pris la parole pour critiquer la présentation très succincte, deux minutes seulement, de l’ancien ministre chargé des Affaires générales du gouvernement, Mohamed Najib Boulif, membre du même parti.
Aftati avait expliqué aux autres députés l’essence de sa démarche, visant à normaliser le débat sur ce sujet "dans le calme et le respect de l’institution de la monarchie". Une fois qu’il avait terminé son intervention, le budget avait été voté à l’unanimité. Compte tenu des crispations, Aftati récidivera-t-il cette année ?