Un ancien prisonnier de Guantanamo, Marocain de nationalité, est mort en Syrie pendant qu’il combattait dans les rangs des rebelles, avec un groupe dénommé Harakat Cham Al Islam. Mohamed Al Alami, alias Abou Hamza, avait été libéré en 2006 de la prison américaine, basée à Cuba.
Selon une vidéo de son enterrement, diffusée lundi 16 septembre sur Youtube, avant d’être signalée, mercredi, par le journal américain Miami Herald, il serait mort le 5 aout dernier. Les images publiées par le dit-groupe montrent à plusieurs reprises le visage de l’homme, sans vie, les yeux ouverts. On y voit également plusieurs de ses «compagnons de guerre», dont un dirigeant du mouvement qui fait les éloges d'Al Alami pour avoir «supporté pendant cinq ans la prison des Américains à Guantanamo» sans renoncer à ses convictions. «Ces images semblent confirmer une rumeur qui courait depuis plusieurs semaines», a souligné Aaron Zelin, membre du Washington Institute for Near East Policy, contacté par Reuters.
Arrêté après le 11 septembre
Ayant combattu dans le passé en Afghanistan, Al Alami a été «capturé» au Pakistan, quelque temps après les attentats du 11 septembre 2001. Selon des notes du Pentagone, rendues publiques par Wikileaks, l’homme aurait été transféré le 2 février 2002 à la prison de Guantanamo «en raison de ses connaissances sur les méthodes de recrutement, d'entraînement et des tactiques des talibans».
«Sa possible appartenance à Al Qaïda» avait alors également été mise en cause. L’intéressé aurait été rapatrié au Maroc quatre ans plus tard, le 7 février 2006, puis placé derrière les barreaux pour une «durée indéterminée». Justement, le Maroc n’a pas encore réagi officiellement à cette information.
Plusieurs marocains morts en Syrie
Selon des observateurs, cités par Reuters, Mohamed Al Alami serait le premier ex-détenu de Guantanamo à mourir en Syrie. Il est, cependant, loin d’être le seul Marocain à avoir trouver la mort dans ce pays. Depuis le déclenchement de la «révolution» syrienne, des dizaines de jeunes marocains, résidant au Maroc, en Belgique ou aux Pays-Bas notamment, ont rejoint les rangs des rebelles. Plusieurs d’entre eux sont morts au combat, à l’instar d’Ismail Amgroud, habitant de Maaseik, mort fin juin en Syrie, à l’âge de 22 ans. Leur nombre exact n’est pas connu.