Le nombre de personne au Maroc qui ne savent ni lire, ni écrire, a fortement reculé ces dernières années, à en croire en tout cas, les chiffres officiels. Estimé à 43% en 2004, le taux d’analphabétisme est passé à 28% de la population âgée de plus de 10 ans, d’après les résultats de l’enquête nationale réalisée par la Direction de la lutte contre l'analphabétisme (DLCA) relevant du ministère de l'Education nationale, rapporte la MAP.
Le département de Mohamed El Ouafa attribue cette performance aux programmes d’alphabétisation lancés à travers le pays. D’ailleurs, il se félicite de ce que le nombre de participants à ces programmes a augmenté au fil des années : 286.000 en 2002-2003, à près de 763.000 en 2012-2013, indique le communiqué du ministère précisant qu’au cours de la dernière décennie, «plus de 8,5 millions de personnes» dont 88% de femmes, ont bénéficié de ces assistances, précise la même source.
Un recul de 2% entre 2010 et 2012 ?
Ces données sont communiquées en prélude à la journée internationale de l’alphabétisation célébrée le 8 septembre prochain. D’ailleurs, le ministère de l’Education nationale n’a pas manqué de souligner la mention honorable du Prix Confucius d'alphabétisation au titre l'année 2012 décernée par l’UNESCO à la DLCA pour sa contribution à la lutte contre l’analphabétisme.
Cependant, comme la majorité des statistiques officielles sur des informations à portée internationales, on note encore des incohérences qui laissent perplexe. D’autant plus que le sujet de l’analphabétisme est souvent en proie à des appréciations différentes de la part des institutions marocaines, laissant le citoyen dans l'incertitude.
En effet, le Haut-Commissariat au plan (HCP) a parlé d’un taux de 39,7%, quand dans sa loi de Finances 2012, le ministère des Finances indiquait qu’en 2010, le taux d’analphabétisme au Maroc était de 30%. Aujourd’hui, le ministère de l’Education nationale affirme qu’il est de 28%. Cela insinuerait que le recul de l’analphabétisme n’a été que de 2% entre 2010 et 2012. Or, s’il faut considérer que le nombre de bénéficiaires des programmes du ministère a «progressivement» augmenté au fil des ans, comme le fait croire le département d’El Ouafa, on se rend compte que les choses ne sont pas très claires.
De toutes façons, les chiffres avancés par les officiels sur l’analphabétisme au Maroc ont souvent été considérés comme erronés, par les associations. Lesquelles n’ont pas encore réagi à la dernière publication du ministère de l'Education. L’on imagine bien quelle pourrait être leur analyse. Mais étant donné qu'il s'agit du département de tutelle, peut-être est-il plus crédible que le HCP et le ministère des Finances sur la question de l'analphabétisme.