Maroc/Algérie : « Notre politique est basée sur la non-ingérence dans les affaires internes d’autrui », PM algérien

«La non-ingérence dans les affaires internes des autres pays est l’axe fondamental de notre politique étrangère. Nous sommes des messagers de paix». Ces propos éloquents sont ceux du Premier ministre algérien. Ils datent, tout juste d’hier. Une annonce faite lors d’un déplacement d’urgence de Abdelmalek Sellal, accompagné de son ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, à la Wilaya de M’Sila (Sud-ouest). A la frontière avec le Mali, la ville de Brodj Badji Mokhtar est le théâtre, depuis plus d'une semaine, d’affrontements meurtriers entre deux tribus, une arabe contre une autre amazighe, plus précisément touareg, causant la mort de plus d’une quarantaine de personnes dans les deux factions.

La tension ne s'est pas encore totalement calmée malgré les messages rassurants du Premier ministre et les millions de dollars promis pour la réalisation de projets sociaux et structurants.

Des déclarations qui étonnent

Au Maroc, ses déclarations ne peuvent qu’étonner, surtout qu’elles émanent d’un responsable qui annonçait, non sans euphorie, lors du 21^ième sommet de l’Union africaine, tenu en mai en Ethiopie, que "les grandes victoires remportées dans ce combat historique (contre la colonisation, ndlr) attendent d'être couronnées par le parachèvement de la décolonisation du continent à travers l'exercice par le peuple du Sahara occidental, de son droit inaliénable à l'autodétermination». Voilà un exemple on ne peut plus éloquent de l’ingérence dans les affaires interne d’un autre Etat.

Le comble dans cette histoire, c’est que quasiment au même moment des annonces du Premier ministre algérien, se tenaient à l’université de Boumerdès, des journées destinés au perfectionnement des moyens de communication des cadres du Polisario.

Un religieux algérien bénit le «jihad» du Polisario

Intervenant également aux travaux de cette université d’été, Youssef Mechria, le secrétaire général de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel, une entité récemment créée à Alger et financée par elle, réunissant des religieux de la Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Mali et bien entendu de l’Algérie, n’a pas tari d’éloges sur le combat du Polisario qu’il qualifie de «Jihad».

«Le jihad du peuple sahraoui pour chasser l’occupant de ses terres est un jihad contre la colonisation, parfaitement légal en islam. Il est identique à celui de la révolution en Algérie» contre la France, soulignait le religieux.

Dans son intervention, comme rapporte le quotidien El Khabar, Mechria a blanchi les membres et la direction du Polisario de toute relation dangereuse avec les groupes terroristes. Mieux encore, il a insisté sur l’ouverture des amis de Mohamed Abdelaziz, assurant au passage que le Polisario accueillera, en septembre, un congrès international pour le dialogue des religions.