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Grand Angle

Le Maghreb «uni» boycott le Salon du livre à Paris

Outre le Liban, les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) ont décidé de ne pas participer au Salon du livre qui s’ouvre à Paris, le jeudi 13 mars 2008, pour se poursuivre jusqu’au 19 mars. C’est en présence de Nicolas Sarkozy, le Chef de l’exécutif français et Shimon Peres, président d’Israël, que l’édition 2008 de cette grande manifestation culturelle sera inaugurée officiellement.
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Seul ombre donc dans le ciel parisien, l’absence des stands Maroc, Algérie, Tunisie et Liban au sein de l’espace dédié à la promotion du livre et de la lecture. Pour autant, cette «décision» est purement politique et non…culturelle. Pis, elle intervient sur ordre du ministère de la Culture. De facto, les éditeurs marocains se sont alignés sur la position de l’Etat.

Et l’opinion publique, qu’en pense-t-elle ? Peu de choses ne filtre sur le sujet si ce n’est, et ce en fonction des groupes d’influences, deux tendances se dégagent. Primo, la voix des observateurs avertis qui déplorent la «politique de la chaise vide qui n’a rien de constructif». Secundo, celle de la place publique. Là, l’expression de solidarité du peuple Marocain au peuple Palestinien donne le ton. Le soutien des populations à la décision de l’Etat est total et entier. Le moins que l’on puisse dire (et reconnaître), c’est le coup placé et gagnant des décideurs politiques.

Participer à une manifestation culturelle internationale qui met à l’honneur un pays, est-ce «cautionner» la politique étrangère (de ce pays en question) ? C’est la question centrale qui se pose avec acuité. «Le choix d’Israël, décidée par la diplomatie française, souhaite honorer le 60ème anniversaire de l’Etat Hébreu», déclare le comité d’organisation du Salon du livre de Paris.

Pour l’écrivain marocain, Tahar Benjelloun, «la littérature des écrivains israéliens se veut le témoin de son époque, de la guerre, de la souffrance et de la déchirure entre les peuples palestiniens et israéliens». Quant à l’écrivain de confession juive, Marek Halter, «on ne s’attaque pas aux livres». Ces écrivains ont donc une vision commune de la littérature et de sa portée.

En dépit de cette polémique, 39 écrivains israéliens seront présents et plus de 200 000 visiteurs sont attendus. Il faut savoir que ce Salon du livre de Paris était l’occasion pour de nombreux écrivains marocains (80 en moyenne) de présenter leurs livres afin d’intéresser des maisons d’éditions dans la perspective d’acquérir des droits d’auteurs («gagne pain» pour les écrivains). Chaque année, ils étaient cinq ou six écrivains marocains à «bénéficier» du soutien logistique de maisons d’éditions présentes sur le Salon.

La situation politique a semble-t-il rattrapé le monde intemporel des écrivains ?

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