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Grand Angle

Racisme au Maroc : Un homosexuel subsaharien témoigne

Il ne fait pas bon être noir de peau et homosexuel au Maroc. Le récit d’Hervé Obiang, un Camerounais résidant actuellement à Tanger, en témoigne. Ayant quitté son pays dans l’espoir de trouver une vie meilleure en Europe, le jeune homme avoue que ses jours ne sont pas «plus simples» au Maroc où les Subsahariens, candidats à l'immigration, sont souvent cibles d’insultes racistes et de violences policières. Détails.

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Temps de lecture: 4'

«J’ai quitté le Cameroun il y a un peu plus d’un an, car ma vie là-bas n’était plus supportable», confie d’emblée Hervé Obiang, un ressortissant camerounais qui vit actuellement à Tanger, en attendant de pouvoir rejoindre l’Europe. A travers son témoignage, publié ce jeudi 8 août par le site web de France 24, ce jeune homme revient sur son «calvaire» quotidien au Maroc, entre discriminations et violences de la part des policiers marocains. Son homosexualité ne lui facilite pas non plus les choses.

«Je me prostitue pour vivre»

«J’ai quitté le Cameroun il y a un peu plus d’un an, car ma vie là-bas n’était plus supportable. L’homosexualité est très sévèrement réprimée et je risquais ma vie ou d’être mis en prison pour plusieurs années si je me faisais remarquer. J’ai donc migré vers le Maroc dans l’espoir d’accéder à l’Europe depuis Tanger», raconte-t-il. Au Cameroun, comme au Maroc et dans de nombreux pays africains, l’homosexualité est, en effet, considérée comme un délit, punissable de prison.  

«Depuis que je suis ici, ma vie n’est pas plus simple : comme tous les Subsahariens, je suis victime de racisme en permanence. Par exemple, c’est quasiment impossible de trouver du boulot : j’ai une formation de pâtissier, mais personne n’a voulu m’embaucher parce que je suis Noir. Presque tous les migrants sont au chômage», poursuit-il. Pour subvenir alors à ses besoins, le jeune homme est obligé de se prostituer de temps à autre. «Pour vivre, ils (Ndlr : les migrants subsahariens) comptent sur l’aide de leur famille, ou alors mendient. Pour ma part, je me prostitue de temps en temps, ça me permet d’avoir un peu de sous mais j’ai du mal à joindre les deux bouts», confie-t-il.  

Dépouillés

Hervé Obiang assure également que la police marocaine peut parfois être très violente. Il raconte qu’il y a une semaine, une intervention policière dans le quartier Boukhalef  a mal tourné. Selon lui, les migrants subsahariens qui y résidaient se sont faits tabasser «comme des chiens» par les agents polices. Certains se seraient même faits dépouiller de leur argent.

«La police ne cesse pas de nous harceler. La semaine passée, ils sont venus à 5h30 du matin dans notre quartier de Boukhalef où résident beaucoup de Subsahariens, ont tambouriné aux portes et les ont défoncées lorsque les gens ne voulaient pas ouvrir. Ils nous ont dépouillés du peu d’argent que nous avions, de nos portables, puis nous ont mis violement dans des bus, femmes et enfants compris. Ceux qui résistent se font tabasser comme des chiens. Les bus ont roulé plusieurs dizaines de kilomètres et nous ont lâchés entre Rabat et Oujda. Nous avons alors dû rentrer chez nous soit en stop soit à pied. C’est la cinquième fois que cette opération se produit depuis que je suis ici. Certains ont fini par se décourager et rentrer dans leur pays d’origine, mais la plupart restent, car ce n’est pas bien vu de revenir sans avoir réussi à partir en Europe», explique-t-il.  

Et de poursuivre : «À force de nous faire déloger, nous avons construit nos propres abris à quelques centaines de mètres de Boukhalef, où nous vivons désormais. Ce sont des petits bungalows comme ceux-ci. C’est petit, nous sommes à cinq ou six par habitation, ça permet d’avoir moins froid en hiver. Nous les construisons avec ce qu’on trouve : pierres, cartons, et bâches».

 «Sales noirs»

Depuis qu’il est au Maroc, Hervé Obiang a, d’ores et déjà, tenté de rejoindre l’Espagne à quatre reprises, en vain.  «Lors de mes quatre tentatives pour rejoindre l’Espagne en bateau, qui m'ont coûté entre 150 et 300 euros selon les passeurs, je me suis aussi fait tabasser par la police : à chaque fois, leur bateau rattrape le nôtre, tourne autour pour provoquer de grosses vagues qui renversent notre zodiac. Puis ils nous embarquent sur leur bateau et nous ramènent à Tanger. Au commissariat, ils nous frappent à coups de matraque, nous disent qu’on a rien à faire là, qu’on doit rentrer chez nous et nous traitent de "sales noirs"», déplore-t-il.

Le jeune homme assure que «ces insultes sont aussi courantes au quotidien de la part des Marocains». «Très souvent dans la rue, des gens nous traitent de "sales noirs", nous crachent dessus, nous disent qu’on salit leur ville... Plusieurs de mes amis se sont déjà fait bastonner juste à cause de leur couleur de peau. C’est terrible d’être traité comme des chiens sur notre propre continent».

Attrapé par les cheveux

Mis à part la couleur de peau, Hervé raconte avoir été agressé, une fois au marché, à cause de son homosexualité.  «Pour ma part, le fait que je sois homosexuel ne fait que compliquer ma situation. Nous sommes une trentaine à Tanger, venus du Cameroun, de Guinée, du Congo… Nous sommes régulièrement la cible d’insultes, on s’entend dire qu’on ne devrait pas exister, qu’on va nous couper la tête… Un jour, je revenais du marché, et un groupe d’une quinzaine de Marocains m’a lancé "zédé" (homosexuel, en arabe marocain). J’ai eu le malheur de les regarder, et l’un d’eux m’a alors foncé dessus, m’a attrapé par les cheveux et m’a frappé, aidé par les autres. Plusieurs semaines après, je porte encore les traces de cette agression, cicatrices et hématomes», se souvient-il.

Hervé Obiang espère à présent trouver de l’aide auprès du haut commissariat aux réfugiés des Nations unies. «Je viens de déposer mon dossier au Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU. J’espère qu’il sera accepté, et que cela facilitera mes démarches pour aller en Europe, où j’espère, je pourrais mener une vie plus apaisée».

Selon un récent rapport de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), publié mercredi 31 juillet, 6406 migrants clandestins, dont la majorité d’origine subsaharienne, ont été expulsés du territoire marocain, entre début 2013 et le 1er juillet dernier. «Les mauvais traitements et les brutalités contre les migrants n'ont pas cessé depuis le début de l'année en cours», a alors déclaré Hassan Aammari, responsable de la commission de l'immigration de l'AMDH. Des violences et brutalités» de la part de la police marocaine sont également signalés dans le rapport. 

Les marocains sont bien racistes
Auteur : salmones
Date : le 15 août 2013 à 16h52
Salam,

N'en déplaise à certains mais les marocains, majoritairement, sont bien racistes envers les Noirs.
Vous niez une évidence et surtout vous faîtes preuve de mauvaise foi, n'oubliez tout de même pas que vous vous adressez à d'autres marocains !
Alors, pas de bla-bla entre nous, n'est-ce pas ?

Pendant mes vacances au Maroc, j'ai parfois entendu certains propos au sujet des Noirs, ça fait froid dans le dos. Genre, il sont sales, ils puent (ça c'est du classique), ils mangent des singes et des chats et, généralement, c'est à coups de "3azzi" qu'on les surnomme. On dit rarement l'k'7al

Après, que certains clandestins dérangent, je peux le comprendre. Ici même, en France, c'est le cas.
On peut en parler mais sans que ce soit forcément du racisme. On ne peut pas tout accepter, non plus !
Dernière modification le 15/08/2013 17:00
allaoui
Auteur : cirielle
Date : le 15 août 2013 à 11h42
je me souviendrais de ce discours qd des marocains se plaideront en France de la percée du FN ou lorsque je lirais les fameux topic ouvert sur les forums communautaires et traitant de xénophobie et d islamophobie . .

vous profitez en france d'enorme avantages sans papiers ou pas ne traitez pas les autres comme des animaux alors qu en france vous tenez un discours de victimisations.

l indignation chez certains c 'est a géométrie variable.
@ Noire..!!!
Auteur : allaoui38
Date : le 15 août 2013 à 09h32
les exactions pour motif de xénophobie commises dans ce continents n'ont d’égales nulle part ailleurs , des tribus entières se sont fait massacrés a coup de haches et de machettes , leurs tors : parler une autre langue ,ou avoir tout simplement une croyance ancestrale différente , à croire que dans ce continent toute différente créer inéluctablement un conflit qui se termine automatiquement par un massacre ....

certains dont les ancêtres étaient présents en cote d’ivoire depuis 1893 , et dont les parents nés dans ce pays n'ont toujours pas la nationalité de ce pays , ils en ont même des cousins nés dans ce pays qui se sont vus leurs papiers retirer pour cause une appartenance ethnique différente ou ne plaisait pas au pouvoir en place ..............ajouté à ça une chasse aux étrangers , surtout pendants les périodes de conflits , certains marocains sont revenus à bord d'avions militaires françaises chez eux après avoir tout perdus , toute une vie gâchée en une minute ... beaucoup de français ont subit le même sore ...

puis certains sub-saharien , une foie au maroc , parfois étudiants , parfois justes des clandestins , essayent par tout les moyens de nous impressionner et nous faire croire qu'ils viennent des pays des lumières , ils sont tous intellos , humains et surtout démocratique , tout ça avec un zeste bien dosé d’arrogance , .... aidé dans cette machination trompeuse par d'autres , ils ont l'intentions de nous culpabiliser pour nous rendre plus dociles afin qu'ils sévissent comme bon leurs semblent ...
puis , les marocains sont racistes !!!!

http://www.youtube.com/watch?v=Ue5Oa6zmAxw
A Cameleon 1
Auteur : Noire
Date : le 15 août 2013 à 06h21
" jai vecu en afrique et jai passé des moments difficiles en cote d'ivoire en l'occurrence , ceux qui me parlent de racisme devraient faire un tour en afrique et entendre les vrais insultes raciste comme " VA CHEZ TOI SALE BLANC" d'ailleurs labas on ne t'appelle jamais par ton nom c'est plutot " HEY LE BLANC"je ne parle pas des emeutes anti blanc qu'il ya eu ou on a tout volé chez les blancs ,des gens qui seretrouvent sans rien , le travail de leurs vies parti en fumée,sans parler des viols et des agressions a mains armées ,jdonc pardon , arretez vos salades !!!" !

Arrête les salades toi aussi,Cameleon1. Tout le monde sait qu'en Afrique, les Blancs sont les rois du pétrole et que tout le monde leur fait la courbette... pour peu qu'ils soient corrects. Des Blancs malheureux en Afrique, ça ne court pas les rues, ne crois pas que tu vas apitoyer quiconque là. Si c'était le cas, ils resteraient chez eux au lieu de venir se faire dorer sur les plages africaines et vivre comme des pachas, un standing de vie qu'ils n'égaleront jamais chez eux en Europe. Tu le sais. Donc arrête de faire l'hypocrite STP.
Si toi tu as réussi à te prendre des réflexions racistes, ça dépend du comportement que tu avais sur place. On les connait hein,les Blancs qui se comportent comme des c*ns en Afrique, qui savent tout, qui prennent les gens de haut.et qui pleurnichent après.
Je connais une dame qui était en Côte d'Ivoire en 2004 pendant les émeutes et qui raconte toujours que ses voisins (ivoiriens) l'ont protégée et couverte,pas un seul de ses cheveux n'a été touché, ni ses biens. Forcément, c'était une personne qui avait toujours entretenu de bonnes relations avec ses voisins locaux, avec son personnel et qui ne vivait pas en vase clos comme les autres. C'est important aussi quand on vit dans un endroit... Elle est d'ailleurs retournée en Côte d'Ivoire après l'accalmie et ça se passe très bien.
Je ne peux en aucun cas cautionner ce type d'évènement mais un évènement isolé dans un contexte politique de guerre n'a rien à voir avec un racisme QUOTIDIEN. Appeler quelqu'un"le Blanc"n'est pas raciste, en Afrique, c'est une forme de déférence, parce que le Blanc est censé être supérieur, tout comme appeler quelqu'un "Le vieux" ou "la vieille" c'est une forme de respect, alors qu'en France, ce serait une insulte. Mais visiblement tu n'as pas appris grand chose pendant ton séjour...

Il ne me semble pas qu'en Côte d'Ivoire ou au Sénégal ou au Congo, on jette des cailloux aux Blancs. Mais au Maroc, on jette des cailloux aux Noirs.Tous les Noirs au Maroc ne sont pas des clandestins qui squattent des appartements à Tanger. Moi je suis noire, française, je travaille et je gagne correctement ma vie. Et tu crois que c'est marqué sur mon front? Si je passe dans certains quartiers, je suis susceptible de me faire agresser verbalement ou physiquement , juste sur la couleur de ma peau. Est-ce que je squatte ou salit la maison de quiconque? Donc faut arrêter avec les excuses à la noix. Il y a du racisme, POINT. Clandestins ou non.
Dernière modification le 15/08/2013 06:24
A Menthefraise
Auteur : Noire
Date : le 15 août 2013 à 05h51
"concernant l'homosexualité de la victime
elle devait tout de même se douter que le Maroc est un pays musulman et que l'homosexualité y est mal vue".

En même temps, si ce jeune homme arrive à se prostituer là-bas pour vivre, c'est qu'il y trouve des clients...
Hypocrisie,quand tu nous tiens..
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