Elles seraient au moins 13 jeunes filles tunisiennes à avoir rejoint, durant le conflit syrien, les rangs de l’Armée syrienne libre (ASL). Leur objectif n’est pas celui de porter des armes pour combattre le régime de Bachar Al Assad, mais toute autre chose, rapporte La Parisienne, ce jeudi. Ces filles, parties pour leur majorité très jeunes de Tunisie, font le voyage pour se prostituer au profit des rebelles. Le tout étant fait au nom du «jihad du nikah» et de l’islam, mais en réalité cette pratique, qui consiste à se marier dans le seul but d’assouvir les besoins sexuels des «combattants» rebelles, est tout sauf halal.
A l’origine de sa vulgarisation en Tunisie, la fatwa d’un chef radical saoudien dénommé Mohamed al-Arifi, prononcée en février dernier. Le cheikh en question a jugé parfaitement licite le mariage temporaire des jeunes filles avec des rebelles, si c’est pour la bonne cause, en l’occurrence la «guerre sainte». Dans la majorité des cas, le divorce est prononcé juste après l’acte sexuel.
Une forme de prostitution
En avril dernier, l’ancien mufti de la République en Tunisie Othman Battikh avait mis les choses au point. Celui-ci avait expliqué que ce que l’on appelle le jihad du nikah n'est autre qu'une forme de prostitution.
«La guerre en Syrie ne nous concerne ni de près ni de loin... Et le jihad de Tunisiens en Syrie nous cause beaucoup d'embarras, nous et nos frères syriens. Hier, les jeunes émigraient clandestinement en Italie, aujourd'hui, ils ont changé de destination et, moyennant finances, ils se dirigent vers la Syrie», avait-il également précisé. Et d’ajouter alors : «Je tiens aussi à préciser que ceux qui font des fatwas, pratique étrangère à nos traditions, arrivent aujourd'hui, malheureusement, à influencer les familles et à faire envoyer leurs enfants au jihad».