Au lendemain de l’élection, en décembre 2012, de Driss Lachgar à la tête de l’USFP, une réunion s’est tenue entre lui et Hamid Chabat. C’était bien avant le basculement définitif de l’Istiqlal dans les rangs de l’opposition. A l’époque la presse marocaine parlait d’une entente entre les deux hommes pour une résurrection de la Koutla (Bloc démocratique). Une entité, créée au début des années 90, mais qui est actuellement au stade de mort clinique.
Libéré des liens du pacte de la majorité, le secrétaire général du parti de la Balance veut redynamiser les relations avec l’USFP. La semaine dernière, il a pris langue avec Lachgar. Aujourd’hui, c’est au tour du comité exécutif de l’Istiqlal de rencontrer, au siège de l’USFP, le bureau politique du parti de la Rose. «Les deux instances devront par ailleurs procéder à un échange de points de vue quant aux développements que connaît la vie politique nationale», annonce le quotidien Libération. La concertation entre les deux formations concernera-t-elle les groupes parlementaires, sachant que Driss Lachgar n’a aucune autorité sur celui de l’USFP, présidé par son rival Ahmed Zaidi ?
Le PAM attend dans l’antichambre
Le PAM est un candidat sérieux qui pourrait rejoindre, prochainement, la coordination Istiqlal-USFP. D’autant plus qu'il est de notoriété publique que le parti du Tracteur est un farouche opposant aux frères de Benkirane. Les PAMistes sont quasiment sur la même longueur d'onde que l'USFP et l'IStiqlal sur bon nombre de questions de politique nationale. Sauf que le chemin vers l'intégration du PAM dans l’équation nécessite du temps. En effet, Hamid Chabat ou Driss Lachgar sont accusés par leurs détracteurs de servir un agenda extérieur. On sous-entend même que sans le coup de pouce de personnalités du PAM (ou proches), ils n’auraient jamais pu accéder à la tête de leurs partis respectifs.
Pour ne pas donner davantage du crédit à de tels soupçons, les deux secrétaires généraux privilégieraient, dans un premier temps, une mise à l’écart du PAM de la coordination qu’ils sont en cours de préparation. Assurément, avec le recrutement de 60 députés de l’Istiqlal, l’opposition se sentira pousser des ailes, les trois formations totalisent 146 sièges à la Chambre des représentants.