Maroc : Le PJD s'en prend directement à Fouad Ali El Himma

Le torchon brûle de nouveau entre le PJD et Fouad Ali El Himma. C'est depuis la région de R’Hamna, dont El Himma est issu, que Abdellah Bouanou vient d’attaquer le conseiller du roi. Dimanche à l’occasion d’une réunion du secrétariat régional du parti à Sidi Bouaâtmane, relevant de la province de Benguerir, le président du groupe des députés de la Lampe s’est interrogé, comme le rapporte le quotidien Al Massae dans son édition d’aujourd’hui, sur les raisons ayant conduit précisément à la réalisation de grands projets à coût de milliards de dirhams dans cette région et non pas dans une autre partie du royaume.

Bouanou se réfère aux investissements agricoles de 862 millions de DH, inaugurés, en novembre dernier, par le roi Mohammed VI lors de sa visite à R’Hamna. Au cours de ce même déplacement, le monarque a présidé la cérémonie de signature d’une «convention portant sur l'aménagement et l'extension de l'hôpital provincial avec un coût de 34 millions de DH (taux de réalisation à 85%), la réalisation d'un centre d'hémodialyse destiné à une population estimée à 309 000 habitants (taux de réalisation à 100%) avec un coût de 4,1 millions de DH», indiquait une dépêche de la MAP. Sans oublier presque 2 milliards de DH pour la construction de la ville verte Mohammed VI.

Pourquoi maintenant ?

Ces projets remontaient, en effet, à mai 2008 à l’occasion de la première visite du roi à R’Hamna. A l’époque Fouad Ali El Himma était député de la région. Et c’était lui-même qui avait été choisi pour parler au nom du conseil municipal alors qu’il n’en était pas encore membre. Depuis, les déplacements de Mohammed VI à R’Hamna se sont succédés, en 2009, 2010 et la dernière en novembre 2012.

Une source au PJD attribue les attaques de Bouanou à la dernière campagne médiatique de 2M hostile à la décision du gouvernement Benkirane de tailler la somme de 15 milliards de DH du budget alloué à l’investissement pour l’exercice en cours, accordant la priorité à l’opposition qui n’a pas lésiné pour vivement critiquer une telle mesure. Le propre Benkirane s’en est pris, lors du 5^ième congrès de la jeunesse de son parti fin avril, à 2M ; l’accusant, mais sans la nommer, de comploter avec les ennemis de son cabinet. Pour les dirigeants du PJD, la chaine de Aïn Sebaâ serait trop proche du conseiller du roi.