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Grand Angle

Maroc : 390 jeunes juges en chômage forcé

Les Marocains ont une mauvaise image de la magistrature. Et pourtant, les hommes et les femmes de cette profession travaillent dans des conditions lamentables. Leur nombre est insuffisant alors que celui des dossiers qu’ils instruisent est en nette augmentation. Sous d’autres cieux, le remède à cet handicap est le recrutement de jeunes. Chez-nous, ils sont 390 magistrats en chômage forcé.

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Au Maroc, le chômage affecte, également, les juges. Les lauréats de la 37ème promotion de l’institut de la magistrature de Rabat attendent, depuis trois mois, d’être nommés dans les tribunaux du royaume. Ils sont 390 juges affectés directement par ce retard. La raison : le conseil supérieur de la magistrature accorde la priorité à répondre aux demandes de mutations des anciens juges avant de se pencher sur les attentes des nouveaux. «Un état des lieux appelé à durer encore plus longtemps tant que le Conseil ne s’est pas réuni pour examiner ces demandes», indique à Yabiladi Mohamed Anbar, le vice-président du Club des magistrats.

Et d’ajouter que «ce retard est dans l’intérêt de la justice et surtout des usagers. Le Conseil supérieur de la magistrature en agissant de la sorte garantit la continuité des tribunaux. Il faut d’abord trouver les remplaçants adéquats et expérimentés aux juges qui ont déposé des demandes de mutations». Quant aux futurs magistrats, ils devront s’armer de patience et vivre avec les 4000 dh qu’ils touchent par mois à condition de ne pas résider dans la cité de l’Institut de la magistrature de la capitale. Dans le cas contraire, souligne Mohamed Anbar, 1500 dh seront déduits de cette somme. Et même si la décision de la désignation est en poche, un, ou une, jeune juge devra attendre, encore, une année avant que sa situation ne soit «régularisée» et pour qu'il ait le droit de gagner 9000 dh par mois.

Record mondial des dossiers instruit par les juges marocains

Ce retard dans la désignation des juges, justifié soit-il, tranche complètement avec le manque flagrant en magistrats dont le nombre ne dépasse pas les 3500 en exercice dans les différentes catégories de tribunaux. Ce déficit se traduit, immédiatement, par le nombre de dossiers qu'ils sont dans l’obligation d’instruire annuellement.

Au Maroc nous avons dépassé tous les records.  «La moyenne mondiale pour un juge en tribunal de première instance est de 1200 dossiers par an, chez-nous elle varie entre 5000 à 10.000 affaires. Pire à Casablanca, elle est de 300 par jour. Dans les cours d’appel, c’est l'encombrement. Même la cour suprême ne déroge pas à cette règle avec environ 300 dossiers annuellement. C’est beaucoup», déplore Mohamed Anbar, le vice-président du Club des magistrats.   

Par ailleurs, il n’y a pas que le nombre croissant des dossiers qui plombe la marche normale des juridictions du royaume, depuis quelques années nous assistons à une montée en flèche des départs en retraites.  Chiffres à l’appui, une récente étude sonne, en effet, le tocsin : 2013 connaîtra 88 départs, 2014 : 109, 2015 : 120, 2016 : 121 et 2017 : 130. Une véritable hémorragie alors que le nombre des lauréats de l’institut ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, 400 personnes par an.

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