Mercredi, le tribunal de première instance d’Agadir condamne le mineur algérien, Islam Khoualed, 15 ans, à une année de prison ferme. Aussitôt le verdict proclamé, certains médias algériens ont vite réagi, parfois même trop, à cette annonce. Le quotidien El Watan a publié un article intitulé «Islam, 14 ans, ou le scandale d’un verdict». El Khabar surenchéri en titrant: «Rabat a trainé dans la boue «le nez» algérien». Une allusion à la fameuse phrase de l’ancien président Boumediane résumant l’affaire du Sahara à une question de «nez» entre lui et Hassan II.
Le quotidien arabophone n’était pas clément avec les autorités de son pays, notamment le ministère des Affaires étrangères, coupable de n’avoir pas fait pression sur le Maroc pour une libération du mineur Khoualed. El Khabar trouve que ce comportement des services de Morad Medelci n’est pas sans rappeler celui avec lequel ce département traite l’affaire des diplomates algériens otages d’AQMI, voilà neuf mois. Le quotidien estime que la sentence était très attendue, notamment au regard de ce qu’il qualifie de propos anti-algériens de la part du chef du gouvernement Abelilah Benkirane.
«Gare au retour de boomerang»
C’est au quotidien L’Expression que revient la première marche des critiques les plus acerbes contre ce verdict. Le quotidien estime que «l'injustice dont a fait l'objet le jeune algérien, sert en fait à tromper l'opinion sur le tourisme sexuel qui se pratique au grand jour dans cette même ville d'Agadir, connue pour être un haut lieu du tourisme sexuel...». Sur un ton menaçant, l’Expression conclut par « gare cependant au retour de boomerang».
Le très conservateur Echourouk a adopté un autre ton, évitant de verser dans la politisation de ce procès ou le règlement de compte. Il s’est, juste, contenté de donner la parole à des proches d’Islam Khoualed, sa tante et son père. Pour ce dernier, la condamnation de son fils à un an de prison est «lourde» et «le Maroc a détruit l’avenir» de son fils.
«Verdict inattendu» pour les Affaires étrangères
Quasiment, tous les médias qui ont traité cette affaire ont repris les mêmes déclarations du porte-parole du ministère algérien des Affaires algériens. Selon lui, « les autorités attendent le rapport de notre consul général pour examiner soigneusement les motivations de ce verdict inattendu et pour explorer, à la lumière de cet examen, les démarches susceptibles d´appuyer et de favoriser la relaxe de notre jeune compatriote». En attendant, «des instructions fermes ont été données à notre ambassadeur et à notre consul général pour faire jouer pleinement la protection consulaire au profit d’un ressortissant mineur et pour soutenir les démarches de la défense en prévision de l’appel».
La défense d’Islam Khoualed a été interjeté en appel. La poursuite du procès est prévue en avril à Agadir.