La caravane humanitaire du collectif Anfgou et région ne partira pas ce week end, ni le suivant. Depuis deux semaines, l’équipe de bénévoles qui a réussi à envoyer plusieurs tonnes de vivre à Anfgou et deux villages voisins, attend toujours son autorisation pour envoyer ses camions dans une dizaine d’autres villages de la même région. Elle a appris hier, jeudi 14 mars, qu’elle n’est pas prête de partir. Le ministère de l’Intérieur a mis en place une nouvelle procédure : il faut transmettre une demande écrite adressée au gouverneur d'Ifrane 15 jours à l’avance pour organiser un convoi humanitaire.
«Nous devons faire une demande officielle accompagnée des documents administratifs de l’association, la liste de ses membres, le nombre de familles et les villages concernés, la liste des dons en nature et leur provenance», explique Elmahdi Benabdeljalil, porte parole du collectif et de l’association El Baraka Angels créée par la suite. Ils espèrent obtenir l'autorisation pour partir les 29, 30 et 31 mars prochains.
Les couvertures attendront
Pour cette caravane, l’association a récolté près de 700 000 dirhams de dons transformés en 1100 colis, pour 1100 familles, d’une quarantaine de kilos chacun. Au total, c’est donc près de 45 tonnes qui seront embarquées. Destination : une dizaine de villages, affiliés à la commune de Sidi Yehya Ou Youssef. Dans ces colis, les denrées, bien que périssables à long terme, ne devraient pas être abîmées par l’attente, en revanche les deux couvertures par famille seraient bien utiles en cette saison.
Bloqué depuis deux semaines et pour encore deux semaines, Elmahdi Benabdeljalil assure qu’il comprend la démarche du ministère de l’Intérieur. «Je suis certain que c'est pour mettre en place un process légal pour contrôler légitimement l'intention des associations qui veulent faire de ‘l'humanitaire’», explique Elmahdi qui reste positif. A l’avenir, le collectif prévoit de s’organiser plus en amont pour ne pas «arriver quand c’est ‘trop tard’. Nous allons faire des demandes régulières, pendant l’année et instituer un calendrier ‘normal’ et calendrier destiné aux ‘urgences’. Je suis certain que ça deviendra une formalité», explique le porte parole du collectif.
Dans l’intervalle, l’homme ne reste pas inactif. Il a obtenu un partenariat avec Le Marrakech Grand Prix qui aura lieu à Marrakech du 5 au 7 avril. 50 enfants, en majorité des petites filles, sont invités par les organisateurs à assister à la compétition et visiter la ville de Marrakech.