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Grand Angle

Maroc : Une Allemande redonne vie à des sacs à main en cuir berbères en voie de disparition

C’est un sac à main en cuir traditionnel qui n’avait encore que quelques petites années devant lui. Il a fallu qu’une Allemande de passage au Maroc remarque cet objet artisanal, pour lui redonner vie et lui assurer un avenir.

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Tout commence en 2007. Andrea Kolb part pour Marrakech où elle s’installe avec son mari. Tous les deux rénovent un riad. Durant son temps de libre, lorsqu’elle n’est pas sur le chantier, elle sillonne la médina de la ville ocre et fait des emplettes.

Des sacs qui n'intéressent pas les Marocains

Elle tombe ainsi sur des petits artisans d’un certain âge qui fabriquent des sacs à main en cuir de chèvre, traditionnellement porté par les hommes berbères. La particularité de ces sacs est qu’ils sont décorés et brodés sur le devant d'une calligraphie dorée. Les artisans lui expliquent que leur travail n’est pas respecté et que leur art est en voie de disparition car de moins en moins de Marocains s’y intéressent et n’achètent donc plus leurs produits. L’un de ses artisans lui offre un vieux sac à main qu’Andrea met dans sa valise en partance pour l’Allemagne, un sac qu’elle porte dans son quotidien. Là c’est la surprise. Des piétons dans la rue et tous ses amis tombent amoureux de son sac à main made in Morocco et lui demandent sa provenance. Une idée lui traverse donc l’esprit : vendre ces sacs à main en Allemagne.

Une dizaine de femmes formées

Cependant sa démarche est loin d’être mercantile. Elle souhaite également faire profiter les artisans marocains des retombées du succès potentiel de la vente des sacs à main. Elle crée ainsi en même temps une fondation et une marque de mode, portant toutes les deux le nom Abury pour faire fabriquer et commercialiser ces produits artisanaux. Néanmoins, un problème se pose : Andrea ne connait pas assez d’artisans qui peuvent fabriquer des sacs pour être vendus en quantité suffisante en Allemagne. Elle finit par rencontrer un artisan qui accepte de travailler avec elle. Puis, avec sa fondation, elle décide de créer des ateliers dans des villages en dehors de la ville ocre et emploient 10 femmes et trois hommes pour leur apprendre à fabriquer ses sacs en voie de disparition. Une formation dispensée par l’artisan rencontré.

Une housse vendue à 250 euros

Les nouveaux employés travaillent 5 jours sur 7. Durant leur formation, ils sont payés 70 euros par mois. Plus ils vont gagner en expérience, et plus ils gagneront de l'argent, jusqu’à 900 euros par mois. Chaque sac est fabriqué en deux jours. En plus de fabriquer des sacs à mains, Andrea Kolb travaille également avec un designer français pour fabriquer des housses de tablettes graphiques, vendus à 250 euros ainsi que des housses de téléphones portables, vendues à 69 euros. Le prix des sacs quant à lui s'élève à partir de 200 euros.

Aujourd'hui, une dizaine de magasins en Allemagne, ainsi qu’à New York vendent les sacs made in Morocco de la marque Abury.

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