Le gouvernement tient à garder le contrôle sur les conditions de la création de la Haute instance de la parité. La ministre de la Famille et de la Solidarité, Mme Bassima Hakkaoui a présidé, hier, en présence du ministre d’Etat sans portefeuille, Abdellah Baha, la cérémonie de l’installation des membres du Comité scientifique qui devra, normalement, chapeauté et veiller à l’émergence d’une telle structure. Sur ce même site, nous avons annoncé, il y a quelques jours, la présentation d’une proposition de loi par les députés du PAM (opposition) sur la parité. Une initiative qui n’a accordé aucun rôle, au chef du gouvernement dans la composition de cette future instance.
Une femme modérée proche de l’USFP à la tête du Comité
En nommant ce Comité, le PJD a, certainement, rattrapé son retard et s’est même permis le luxe d’avoir une petite longueur d’avance sur les PAMistes. Mieux encore, Mme Bassima Hakkaoui a placé à la tête de ce Comité scientifique, Mme Rahma Bourikia, l'ancienne présidente de l’université Hassan II de Mohammedia. Une femme ayant des positions modérées qui jouit d’une bonne réputation au niveau nationale. Elle est considérée comme étant proche de la gauche et surtout de l’USFP, une formation de l’opposition.
Dans la «guerre» qui les oppose au PAM et à d'autres ONG féminines, contrôlées ou proche de l’extrême gauche, les islamistes en adoubant Mme Bourkia ont réussi un joli coup. Par ce geste, ils auront au moins neutralisé une partie de la société civile en lui donnant comme gage que la Haute instance de la parité sera attentive à leurs demandes et pourquoi pas répondre à une grande partie de leurs attentes.
Une année pour finir le travail
Le Comité installé par Mme Hakkaoui aura toute cette année pour terminer le projet de la création de la Haute instance de la parité. Il devra commencer, dès les prochains jours, les auditions des partis politiques, associations féminines et conseil des oulémas pour présenter à la ministre de la Solidarité et la Famille les conclusions de son travail. Une fois cette mission accomplie, le gouvernement donnera son aval au projet. Une étape préliminaire avant son examen au parlement.
Pour mémoire, le PAM a présenté, en ce sens, une proposition de loi sur l’instance de la parité, accordant un rôle prépondérant au roi à qui est revenu la nomination de sept membres de cette structure.