Le premier ministre français, Jean Marc Ayrault va «entamer des consultations avec tous les groupes [parlementaires]» pour vérifier s'il est possible de réunir la majorité nécessaire [trois cinquièmes] en vue d'accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales, a-t-il annoncé mardi 29 janvier en matinée à l’issue d’une rencontre avec Les Verts, rapporte Le Monde. En effet, octroyer le droit de vote aux étrangers nécessite une révision de la constitution. Et puisqu’il y a plusieurs sujets à débattre dans le cadre de la réforme constitutionnelle, le premier ministre veut en profiter pour introduire le droit de vote des étrangers promis par le président Hollande lors des présidentielles. «L'idée est de ne faire qu'une seule réforme constitutionnelle», mais «si la majorité des trois cinquièmes est possible, Jean-Marc Ayrault inclura le droit de vote des étrangers dans le paquet constitutionnel», a expliqué le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies.
Au sein du Parti socialiste, la sortie médiatique du chef du gouvernement est bien et mal accueillie à la fois. Les députés socialistes qui n’en étaient visiblement pas informés au préalable, estiment que M. Ayrault «a voulu s'approprier» le dossier. Par contre, la secrétaire nationale du Parti socialiste Laurence Rossignol a commenté ironiquement en qualifiant Jean Marc Ayrault de «Premier ministre à l'offensive», ajoutant que le PS ira «chercher les voix une par une».
L’UMP exige un référendum
La droite est historiquement opposante au droit de vote des étrangers en France. Et dès l’annonce de M. Ayrault, une voix UMP s’est élevée pour rappeler la position du parti. «Nous sommes opposés au droit de vote des étrangers et nous invitons le président de la République à avoir recours à un référendum sur ce sujet», tranche Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée.
A la fin de l’année 2012, le droit de vote des étrangers semblait tomber aux oubliettes après le recul du président jugeant qu’une telle mesure «risquait de diviser les Français». Il s’était à cet effet refusé tout référendum tant que la majorité [les trois cinquièmes] n’était pas constituée. Jean-Marc Ayrault n’est pas encore passé à l’action. Mais, il est clair que le débat politique une fois ouvert sera serré. Il appartiendra désormais au gouvernement de mener le combat et de défendre le droit de vote des étrangers.