Cette fois, le Haut Commissariat au Plan (HCP) ne s’est pas trompé. Le taux de croissance du troisième trimestre 2012 s’élève à 2,9% selon la MAP, comme il l’avait prévu. La récolte agricole a été à la hauteur des espoirs donnés par la sécheresse du printemps : maigre. Trop optimiste au premier et second trimestre, le HCP a, ce semestre, redressé la barre.
Durant les premiers mois de l’année, l’équipe gouvernementale du PJDiste Abdelillah Benkirane n’a cessé de revoir à la baisse les prévisions de croissance. Etablies à 5% par Salaheddine Mezzouar, précédent ministre des Finances, fin 2011, lors de la rédaction de la loi de finances 2012, elles ont été redéfinies à 4,4% puis 3,4%. Aujourd’hui, le taux de croissance moyen, sur les trois premiers trimestres s’élève plutôt à 2,6%, contre 5,3% en 2011.
-8,4% du PIB agricole
L’économie marocaine est encore trop dépendante de son secteur agricole et son secteur agricole trop sensible aux variations météorologiques. La croissance oscille en fonction des saisons. L’an dernier, la saison agricole avait été bonne, résultat : une croissance du secteur de 6%, au deuxième semestre. Cette année, le manque de pluies a eu une conséquence directe et simple : la baisse du PIB du secteur de 8,4%. Il ne s’agit pas d’un ralentissement de la croissance, mais bien d’une décroissance, d’une baisse de niveau de richesses produites dans le secteur par rapport au deuxième semestre 2011.
La croissance du secteur non agricole, légèrement impacté par le contexte global de crise s’est seulement ralentie de 0,5 points. Elle s’est établie à 4,9% contre 5% l’an dernier. Si la croissance globale résiste encore de quelques points de pourcentage s’est, cette année encore, grâce à l’augmentation de sa demande intérieure. En dépit de la baisse de revenus engendrée par la crise agricole marocaine, la demande intérieure a augmenté de 3,5% par rapport à l’an dernier. Une augmentation bien inférieure à celle de l’an dernier (9,6%) mais qui continue à contribuer majoritairement à la croissance. 2,1 points de pourcentage des 2,9% de croissance du PIB, ce trimestre, lui sont imputables.