Malgré les récents déboires, le président algérien courtise les Etats du Sahel. Abdelmadjid Tebboune a proposé, mardi 12 février, l’ouverture de zones franches avec cinq pays africains. «L’Algérie connaîtra, en 2024, la création de zones franches avec des pays frères, à commencer par la Mauritanie, puis les pays du Sahel tels que le Mali et le Niger, outre la Tunisie et la Libye», a-t-il annoncé dans une allocution, par visioconférence, lors la 41e réunion du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Le chef d’Etat a promis «l'amélioration des infrastructures, à travers le renforcement des partenariats public/privé, l'exploitation des ressources nationales, le recours aux fonds régionaux et internationaux de développement des infrastructures et à d'autres outils de financement innovants». Le président a rappelé, dans ce sens, «les projets d'envergure à dimension continentale lancés» par son pays, citant particulièrement «la route transsaharienne reliant six pays africains ou encore le projet de la route reliant la ville de Tindouf et celle de Zouerate, en Mauritanie» ainsi que «le gazoduc transsaharien qui transportera le gaz du Nigeria vers l'Europe, en passant par l'Algérie».
Cette promesse présidentielle intervient alors que l’Algérie est en train de perdre pied dans son voisinage sahélien. Quatre Etats de la région, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso, ont adhéré officiellement, le 23 décembre, à l’initiative lancée par le roi Mohammed VI, devant permettre l’accès aux pays du Sahel à l’océan Atlantique.
Pire, le Mali s’est retiré de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger de 2015. Le gouvernement de transition au pouvoir à Bamako avait, alors, justifié sa décision par «les actes d'hostilité et d'instrumentalisation de l'accord de la part des autorités algériennes». Seule, la Mauritanie résiste encore à rejoindre le groupe. L’Algérie a riposté à cette adhésion massive au projet royal en mettant fin aux comptes de prêt accordés aux gouvernements du Mali, Niger et Burkina Faso.