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Grand Angle

Sahara : L’ambassade US à Alger démasque une intox sur des déclarations de Harris

Nouvelle manipulation des propos d'un officiel étranger par l'Algerie. Cette fois, un média algérien a attribué à Joshua Harris des propos qu’il n’a pas tenus sur ce dossier. Une intox démasquée, de manière subtile, par l’ambassade des Etats-Unis à Alger.

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Joshua Harris en visite en Algérie / DR
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Une fois de plus, la diplomatie américaine apporte à sa manière un démenti à la version algérienne sur la question du Sahara occidental. En témoigne l’initiative de l’ambassade des Etats-Unis à Alger de publier l’interview que le secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris, a accordée à Algérie Maintenant. L’écart entre les deux versions est éloquent.

«Il n'y a pas de raccourci pour résoudre le problème, si ce n'est l’appui des Nations unies à soutenir le peuple sahraoui afin qu'il ait le droit à l'autodétermination», avance ainsi le média algérien. Un passage qui n’existe pas dans le texte de la chancellerie américaine. «Les Etats-Unis souhaitent une solution politique durable et digne au Sahara occidental. Nous envisageons sérieusement d’utiliser notre influence pour permettre un processus politique réussi à l’ONU. Une résolution facilitée par l’ONU se fait attendre depuis longtemps. Les envoyés précédents de l’ONU ont essayé de nombreuses voies différentes, mais malheureusement jusqu’à présent, ces efforts n’ont pas abouti», a répondu Joshua Harris à une question portant sur un éventuel changement de la position de l’administration Biden vis-à-vis de la question du Sahara.

La diplomatie algérienne a déjà attribué à Harris son soutien au Polisario

«La solution politique permanente est, pour moi, de permettre au peuple du Sahara occidental de prendre une décision appropriée concernant son avenir. Notre politique est claire et notre position est claire avec le gouvernement algérien, selon laquelle toute initiative de solution doit venir des Sahraouis eux-mêmes car elle concerne le peuple sahraoui», lit-on également dans "Algérie Maintenant". Or, ce passage n’existe pas dans l’interview publiée par l’ambassade américaine à Alger.

Le journal algérien a égalemment passé sous silence les éloges du diplomate américain au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. «Les Etats-Unis considèrent la proposition d’autonomie du Maroc comme sérieuse, crédible et réaliste, et comme une approche potentielle pour satisfaire les aspirations du peuple du Sahara occidental», a expliqué Harris.

Le secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique du Nord a reconnu que «depuis la rupture du cessez-le-feu en 2020, le retour aux actions militaires est extrêmement préoccupant et rend la situation encore plus compliquée. Mon gouvernement est très préoccupé par les activités militaires qui nous éloignent davantage du processus politique». Et de préciser que «tout ciblage de civils est totalement inacceptable. Il est donc plus que jamais urgent de mettre en place un processus politique pour empêcher une nouvelle escalade. Les Etats-Unis sont très concentrés sur la création des conditions permettant au processus politique d'aboutir finalement à du mouvement».

Joshua Harris a réitéré l’engagement de son pays pour assurer les conditions de réussite du processus politique des Nations Unies au Sahara. «Nous avons besoin de l’envoyé personnel pour réussir. Je suis donc retourné en Algérie pour avoir une nouvelle série de consultations avec nos partenaires algériens sur les mesures pratiques à prendre pour un processus politique réussi à l'ONU», a-t-il affirmé.

Pour rappel, en septembre dernier, la diplomatie algérienne avait attribué à Joshua Harris son appui à une solution au conflit du Sahara occidental qui «garantisse le droit du peuple sahraoui à l’auto-détermination». Le ministère des Affaires étrangères avait usé du même procédé, en août dernier, lors de sa communication sur les entretiens entre Ahmed Attaf et Antony Blinken à Washington. La présidence algérienne n'a pas fait exception. En témoigne son communiqué sanctionnant la visite en Chine, effectuée en juillet, par le président Abdelmadjid Tebboune.

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