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Grand Angle

Le Polisario se fait plus discret sur ses communiqués de guerre

Après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2703, renouvelant le mandat de la MINURSO, le Polisario est-il en train d’opérer un changement dans sa communication sur la «guerre», lancée depuis le 13 novembre 2020, contre le Maroc ?

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Brahim Ghali, chef du Polisario / DR
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Les communiqués quotidiens du Polisario vantant les attaques menées par ses milices armées contre des positions tenues par les Forces armées royales (FAR) à l’Est du Mur des Sables, ont disparu du fil de l’agence de presse du Front. Le dernier texte publié par SPS, portant le n°905, date du 2 novembre.

Le Polisario n’a pas encore revendiqué les missiles tirés, le 5 novembre, contre un site d’observation de la MINURSO et l’aéroport d’Es-Smara, alors qu’il a assumé indirectement la responsabilité des attaques du 28 octobre, ayant visé des objectifs civils dans la même ville, faisant un mort et trois blessés. «Les combattants de l’Armée populaire de libération sahraouie ont lancé de nouvelles attaques contre les forces d’occupation stationnées dans les secteurs de Mahbés, Smara et Farsia», annonçait le communiqué n°901 du «ministère de la Défense» du Polisario.

Ce silence est également constaté chez les traditionnels communicants du Front, comme ses représentants en Suisse (Oubi Bachir), Espagne (Abdulah Orabi), Union européenne (Mansour Omar) et New York (Sidi Omar). Pour rappel, Omar Mansour et Sidi Omar avaient revendiqué, chacun à sa manière, les attaques du 28 octobre contre des quartiers résidentiels à Es-Smara.

Des pressions algériennes ?

Depuis sa rupture du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020 en réaction à la perte du contrôle du passage d’El Guerguerate au profit du royaume, le Polisario publiait quotidiennement des communiqués portant sur les bilans des «opérations» lancées contre les FAR.

Dimanche 5 novembre, seulement quelques heures après la deuxième attaque contre Es-Smara, Brahim Ghali tenait une réunion avec les chefs de ses milices armées. Officiellement, elle a été consacrée à «l’examen des développements de la question nationale, en particulier les efforts déployés pour accentuer le rythme des hostilités».

«Cette rencontre de la direction armée du Polisario a été imposée par l’Algérie, qui ne souhaite pas une escalade dans le conflit», indique dans des déclarations à Yabiladi une source proche du dossier. «L’Algérie subit à son tour des pressions internationales, notamment après l’adoption, le 30 octobre, par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 2703. Dans un contexte marqué par les guerres en Ukraine et surtout à Gaza, les puissances internationales ne veulent pas de l’ouverture d’un nouveau front de tension en Afrique du Nord, tout près des frontières méridionales de l’Union européenne», précise-t-elle.

D’ailleurs, le voisin de l’Est n’a pas encore commenté la dernière résolution de l’instance exécutive de l’ONU sur la question du Sahara occidental, marquant ainsi une rupture avec une tradition ancrée chez la diplomatie algérienne. De la même manière, ses médias n’ont pas relayé l’attaque du 28 octobre contre des objectifs civils à Es-Smara.

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