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Grand Angle

Fessée, meilleure solution pour l’éducation ?

Eduquer un enfant n’est pas chose facile. Et ces petits de choux sont loin d’être des anges tous les jours. Votre petit vous pousse à bout, fait des bêtises ou des caprices et il désobéit à la première occasion. Et vous, vous hésitez, quelle est la meilleure façon de le punir sans le brusquer ou le traumatiser ? Le fait de donner une fessée est-il si grave que cela ? 

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Enfant roi ?

Avant, la question ne se posait même pas. On punissait un enfant désobéissant en infligeant une fessée, en l’envoyant dans sa chambre ou en le privant d’une activité. Aujourd’hui, le mot punir fait peur. «J’ai grandi avec des parents qui donnaient une fessée pour un oui ou pour un non.  Et c’est assez courant au Maghreb. Mes sœurs et moi avions peur de parler, je refuse de faire subir cela à mes enfants» témoigne Assia. Même si ses enfants la poussent à bout, elle ne les punit presque jamais.  Il est vrai que l’ancienne génération maghrébine n’avait aucun souci à éduquer à la dure. Claques, gifles et fessées étaient monnaie courante. Les parents modernes s’inquiètent pour le développement psychique et affectif de l’enfant. Ils veulent instaurer une communication et un échange avec leur enfant. «Je pense que je dois d’abord expliquer à ma fille pourquoi c’est mal de faire telle ou telle chose, pour qu’elle comprenne la raison de l’interdiction».

C’est une solution que beaucoup de parents ont adopté. Expliquer, dialoguer, puis punir l’enfant, sans jamais avoir recours aux coups. Pour les pédopsychiatres, c’est un bon équilibre. A condition de ne pas prendre l’enfant pour un adulte, ni de trop le responsabiliser. Il faut parler son langage d’enfant.

Toujours  selon les spécialistes, il faut à tout prix éviter l’éducation «interdit d’interdire». Un concept où les enfants ont le droit de faire tout ce qu’ils veulent, jusqu’à ce qu’ils comprennent par eux même que c’est mal. Il ne faut pas oublier que la vie est pleine de limites. Arrivés à l’âge adulte, ces enfants ne comprennent pas pourquoi on ne les traite pas comme des rois, exactement comme leurs parents.

Ça commence tôt !

Mamans ladies, sachez tout d’abord que vous n’êtes pas les seules à vous demander comment châtier votre enfant. Beaucoup de parents se disent confus à ce sujet. Sachez aussi que votre enfant désobéit, non pas par impolitesse, mais pour voir jusqu’où il peut pousser les limites. Les pédopsychiatres conseillent donc d’abord de poser ces fameuses limites, chacun selon ses convictions et sa culture. Attention, il faut vous y tenir. Si par exemple, vous n’autorisez pas la télévision après 20 heures, ne faites pas une exception en ajoutant une demie-heure parce qu’il fait une crise. Il essaiera de gagner trente minutes de plus le lendemain, et ainsi de suite.

Les spécialistes conseillent d’instaurer très tôt une autorité, entre 6 et 20 mois. C’est l’âge où votre enfant commence à explorer le monde, à tout toucher  et à chercher les limites. C’est pendant cette période aussi que sa personnalité se développe et s’affirme. Il faut donc commencer à lui parler d’un ton ferme, à lui taper la main ou à le regarder sévèrement quand il désobéit.  L’enfant grandit alors avec l’idée que toute chose a des limites, et n’y est pas heurté un beau jour…

En grandissant, il ne suffit pas de lui imposer des limites. Il faut aussi lui expliquer. «Je te punis parce que c’est la deuxième fois que tu fais cette bêtise», «Je t’ai déjà dit que c’est mal de faire cela, cette fois tu vas être puni pour le comprendre», «La prochaine fois tu seras puni»

La privation est la meilleure solution selon les spécialistes. Attention tout de même, il ne faut pas le priver d’activités vitales, comme le sport ou la santé, mais viser d’autres activités, comme la télévision ou l’ordinateur. On peut aussi le condamner à ranger ou à nettoyer. Ici, le but est de décharger l’enfant de sa culpabilité, car à tout âge, il sait qu’il a mal agi.

Pour conclure, l’essentiel est que la punition reste rare, pour plus d’autorité, sinon vous rentrerez dans un cercle de conflit sans fin. Si vous menacez votre enfant d’une punition s’il recommence telle ou telle bêtise, ne perdez surtout pas votre crédibilité.

Et les spécialistes nous rappellent que le parent parfait n’existe pas, et que oui, vous aussi, vous avez droit à l’erreur.

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