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Grand Angle

Pêche : Une autre rencontre entre Marocains et Espagnols pour contourner le verdict de la CJUE

Après la réunion de Tanger, le 2 août dernier, les professionnels de la pêche au Maroc et en Espagne se sont réunis à Cadix. Ils ambitionnent de contourner les arrêts de la CJUE, souvent en faveur du Polisario et qui pénalisent le secteur.

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Les professionnels de la pêche au Maroc et en Espagne continuent de prospecter les voies de coopération pour assurer la pérennité du secteur, à l’abri des recours du Polisario auprès de la justice européenne, portant annulation des accords conclus entre le Maroc et l’UE, intégrant le Sahara occidental. Après la réunion de Tanger, le 2 août dernier, les deux parties se sont rencontrées, les 10 et 11 octobre à Cadix, avec l’objectif déclaré de préparer le terrain à la signaure d’accords bilatéraux.

«De grandes entreprises dans l’industrie de la pêche espagnole ont été contactées pour signer des contrats, de manière à garantir leur sécurité juridique. Cela permettrait même à plus de professionnels d’exercer dans les eaux du Sahara», explique une source marocaine, dans des déclarations à un média espagnol.

De son côté, Nicolás Fernández, directeur de l’Organisation des producteurs de pêche artisanale Conil/La Atunara (OPP72), a confié à l’agence Europa Press que «les professionnels n’ont pas besoin d’un accord politique» sur la pêche, mais plutôt d’un accord «de voisinage» qui permette «une bonne relation» et «une bonne entente» entre les deux les gouvernements concernés.

Une pression sur la CJUE

Le responsable a annoncé que les professionnels marocains et espagnols s’apprêtaient à «signer des accords» qui serviraient «de guide» à soumettre aux gouvernements de l’Espagne et du Maroc, afin que ce soient eux qui, «à travers la lecture tranquille de ces conclusions, puissent apporter des solutions» à la situation que vivent les pêcheurs des deux rives.

A l’issie de la réunion de Tanger, les deux parties ont convenu de mener ensemble des projets. Ce cadre de coopération répond, en effet, aux recommandations de la rencontre maroco-hispanique des professionnels de la pêche du 27 octobre 2022, placée alors sous le thème : «Plan de gestion participative des ressources halieutiques dans le détroit de Gibraltar». Officieusement, la rencontre organisée à la capitale du détroit avait abordé la possibilité de mettre les bateaux espagnols qui pêchent dans les eaux du royaume, notamment au Sahara, sous pavillon marocain. Une option immédiatement condamnée par le Polisario.

«Ce sont des manœuvres qui tentent de contourner les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et poursuivre l’exploitation des eaux du Sahara occidental. Des manœuvres qui visent à établir des accords à travers l’intervention du ministère de l’Agriculture et de la pêche (espagnol), ainsi que certaines autorités au sein du secteur marocain de la pêche. Ces accords impliquent à la fois des entreprises espagnoles et marocaines, de sorte qu’elles opèrent sous pavillon marocain dans les eaux sahraouies», a souligné le représentant du Front en Europe, Omar Mansour.

La rencontre de Cadix entre les professionnels du secteur de la pêche intervient alors que la CJUE se prépare à examiner, les 23 et 24 octobre, le recours en appel présenté par l’Union européenne portant annulation de l’arrêt du 29 septembre 2021 en faveur du Polisario.

Les armateurs espagnols et marocains ont prévu de se réunir, avant la fin de cette année.

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