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Grand Angle  

Séisme au Maroc : La France ne souhaite pas entrer dans une nouvelle polémique avec Rabat

Au lendemain du séisme qui a touché plusieurs régions du Maroc en impactant particulièrement Marrakech-Safi et en faisant plus de 2 000 morts, le gouvernement a donné des suites positives aux propositions d’aide formulées par l’Espagne, du Royaume-Uni, du Qatar et des Emirats arabes unis. Plusieurs autres propositions ont été reçues, dont celle de la France.

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Photo d'illustration / DR.
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A la suite du séisme ayant frappé les provinces de la région de Marrakech-Safi, particulièrement Al-Haouz, la France a formulé une proposition d’aide au Maroc, qui n’y a pas donné suite pour le moment. Espérant éviter d’alimenter les conditions d’une nouvelle crise avec Rabat, alors que les relations politiques et diplomatiques sont encore tendues, le gouvernement français s’est fait l’avocat de la décision des autorités marocaines. En témoignent les déclarations des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères.

Ce lundi 11 septembre sur France 2, Gérald Darmanin a insisté que «le Maroc et la France sont deux pays frères». «La France se tient à disposition du Maroc. Le Maroc est un grand pays, qui a une grande Protection civile (...) et est capable de répondre à ce genre de difficulté tout seul», a-t-il déclaré, invité sur le plateau de Télé Matin. Malgré l’insistance à deux reprises du journaliste, le ministre a refusé, par ailleurs, de répondre à une question portant sur une éventuelle présence du roi Mohammed VI à Paris au moment du séisme.

De son côté, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé sur BFMTV à ne pas créer de «mauvaise polémique». La cheffe de la diplomatie française a prôné le respect des décisions du Maroc, «un pays souverain» qui a opté pour «prioriser l’arrivée de l’aide, en s’adressant aux pays disponibles au cas par cas et non pas en recevant des aides qui ne correspondraient pas à ses besoin». «Il est le seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses soient apportées», a-t-elle ajouté.

Et d’insister que «le Maroc n’a refusé aucune aide, aucune proposition».

«Ce n’est pas comme ça qu’il faut présenter les choses (…) Nous sommes à la disposition des autorités marocaines et nous leur faisons toute confiance pour organiser les secours de la façon qui leur paraît la meilleure.»

Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (France)

Par la même occasion, la ministre Catherine Colonna a démenti toute «querelle» entre Rabat et Paris, affirmant que le président français Emmanuel Macron «a échangé à de nombreuses reprises avec le roi Mohammed VI». La cheffe de la diplomatie a par ailleurs annoncé que son département avait débloqué cinq millions d’euros pour les ONG présentes au Maroc, en soutien aux victimes du séisme.

Dominique de Villepin défend la position du Maroc

Anciennement ministre français des Affaires étrangères (2002 - 2004) et Premier ministre (2005 - 2007), Dominique de Villepin a également défendu la décision du royaume d’accepter de recevoir les aides de l’Espagne, du Royaume-Uni, du Qatar et des Emirats arabes unis. «Le Maroc sera au rendez-vous dans ce drame», a-t-il affirmé, lors de son passage ce lundi sur France info.

«La monarchie chérifienne ne fonctionne pas comme un pays comme la France. Le roi est un homme extrêmement discret, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas très présent au milieu de son peuple. Il faut bien se garder des interprétations erronées sur ce qui se passe aujourd’hui au Maroc», a précisé le natif du Maroc.

De Villepin a par ailleurs appelé à «dépasser les susceptibilités qui pourraient s’exprimer».

«Il est important pour la France de mettre son drapeau dans sa poche, de mettre sa susceptibilité dans sa poche et de faire en sorte que l’aide française puisse être acheminée par tous les moyens possibles, en particulier par des canaux privés ou par un canal européen.»

Dominique de Villepin

Hier en clôture du Sommet du G20 tenu en Inde, le président français Emmanuel Macron a déclaré, en conférence de presse, que Paris était prête à intervenir «quand les autorités du Maroc le jugeront utile».

Au Maroc, le ministère de l’Intérieur a annoncé, dans un communiqué, que le royaume avait donné suite aux les offres d’aide de l’Espagne, du Royaume-Uni, du Qatar et des Emirats arabes unis, en fonction des besoins identifiés sur le terrain.

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