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Grand Angle

Sahara : Le Maroc réalise un succès en Angola, un allié du Polisario

Après les percées réalisées par le Maroc en Europe sur la question du Sahara, le royaume enregistre un succès important en Angola, un pays connu jusque-là pour son soutien traditionnel au Polisario.

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Photo d'illustration / DR.
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Les faits pourraient augurer un changement en Angola sur la question du Sahara occidental. Certes, le retrait de la reconnaissance de la «RASD» n’est pas à l’ordre du jour, mais Luanda vient de franchir un cap dans sa politique sur ce dossier. Le ministre angolais des Affaires étrangères, Téte Antonio, a affirmé ce mardi à Rabat, dans un communiqué conjoint, que son pays «encourage les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, pour trouver une solution politique juste, durable, mutuellement acceptable par les parties et fondée sur le compromis».

Le chef de la diplomatie angolaise a coprésidé à Rabat, avec son homologue marocain, Nasser Bourita, les travaux de la troisième session de la Commission mixte de coopération maroco-angolaise. Ses propos s’inscrivent en rupture avec la traditionnelle ligne en vigueur depuis des décennies, par Luanda à l’égard de la question du Sahara. L’Angola, qui reconnaît la «RASD», a jusque-là défendu un «référendum d’autodétermination du peuple sahraoui» et une «décolonisation» de ce territoire.

L’Angola sur les pas de la Zambie ?

Cette position a été réitérée par l’Angola pas plus tard que le 13 juin dernier, lors de la réunion du Comité des 24 de l’ONU. «Le règlement de la question du Sahara occidental passe par l’organisation d’un référendum juste, seul moyen de réaliser les aspirations légitimes du peuple de ce territoire», a souligné dans son intervention l’ambassadeur angolais Francisco José da Cruz. Une semaine plus tard, le gouvernement angolais a été présent à un forum diplomatique dédié au soutien du Polisario, organisé le 19 juin à Alger par le ministère algérien des Affaires étrangères.

Les déclarations tenues, ce mardi 11 juillet à Rabat, par le chef de la diplomatie constituent une évolution appréciable pour le Maroc. Son prédécesseur, Manuel Domingos Augusto, alors en visite au Maroc le 13 juillet 2018, n’avait pas abordé la question du Sahara. En revanche, il s’était félicité de la nouvelle ère dans les relations entre les deux pays, ouverte dans le sillage des rencontres historiques entre le roi Mohammed VI et le président João Lourenço, tenues respectivement en décembre 2017 à Abidjan en marge des travaux du cinquième Sommet Union africaine-Union européenne, puis fin avril 2018 à Brazzaville, lors du premier Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission climat du bassin du Congo. Depuis et sans être otages de la reconnaissance par l’Angola de la «RASD», les relations ont connu une lente évolution.

L’Angola semble suivre les pas de la Zambie. Un autre pays africain qui, après des décennies de soutien au Polisario, a décidé de rompre ses relations avec la «RASD» et d’ouvrir, en octobre 2020, un consulat à Laâyoune. Ce retrait est intervenu trois ans après la visite du roi Mohammed VI, en février 2017, à Lusaka. Une position réitérée, le 30 mai à Rabat, par le ministre zambien des Affaires étrangères, Stanley Kasongo Kakubo, dans un communiqué conjoint publié à l’issue de ses entretiens avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

Après cet appui du chef de la diplomatie angolaise à un règlement de la question du Sahara basé sur le «compromis», il faut s’attendre à une action de l’Algérie à destination de Luanda.

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