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Grand Angle

Désintox : Révélations des médias algériens sur les «désertions» de soldats marocains

Alors que le Maroc accueille la 19e édition de l’exercice «African Lion», les médias algériens ont relayé massivement des cas de «désertion de soldats marocains». Qu'en est-il ?

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Des médias algériens exhument la thèse de «désertions de soldats» des Forces armées royales (FAR), installés au Sahara. Ce lundi, le quotidien arabophone El Khabar a fait état, dans un article massivement relayé, d'une soudaine «hémorragie» dans les rangs des FAR.

«Des dizaines de soldats marocains ont annoncé leur rébellion et leur désertion des rangs de leur armée, et ont fui vers les terres du Sahara occidental à la recherche d'un refuge sûr qui les protégerait de l'oppression et la répression de leurs officiers supérieurs», affirme le quotidien, se contentant de citer des «sources» non identifiées.

«Les mêmes sources ont confirmé que de nombreux soldats et militaires rebelles marocains se sont dirigés vers la Libye. Ils ont été arrêtés par les forces du général Khalifa Haftar, qui s'apprête à les remettre aux autorités marocaines». Il convient de souligner qu'aux côtés du royaume, Haftar est l’autre ennemi du pouvoir algérien dans la région du Maghreb.

Des soldats marocains qui épousent la propagande algérienne ?

TSA, le site d’actualité francophone, a pris le relais d’El Khabar en expliquant les raisons de ces désertions. «Les déserteurs ne sont pas convaincus par la guerre que mène l’occupant marocain au Sahara occidental dans un contexte de fortes tensions avec l’Algérie et d’autres pays du Maghreb comme la Tunisie, ils refusent de porter l’uniforme d’une armée marocaine mise sous tutelle de l’armée israélienne qui massacre leurs frères palestiniens dans les territoires occupés».

Dans leur récit, les «sources» des médias algériens n’ont pas expliqué comment comment ces soldats des FAR ont pu traverser les frontières vers l’Est de la Libye sans alerter la vigilance de l’armée algérienne, stationnée en force tout au long des frontières avec le Maroc. Etrangement, ces soldats marocains qui ont adopté les éléments de langages du pouvoir à Alger n'ont pas choisi de se réfugier en Algérie

Cette médiatisation de «désertions» militaires tombe alors que les armées du Maroc et des Etats-Unis ont donné le coup d’envoi de l’étape marocaine de la 19e édition de l’exercice «African Lion 2023», organisée à Agadir, Tan-Tan, Mehbes, Tiznit, Kénitra, Benguérir et Tifnit.

Née d'une déformation d'une rumeur

A l’origine de ces «informations», des allégations publiées en mai dernier sur les réseaux sociaux, faisant état du départ hors du territoire marocain de 160 fonctionnaires de police à cause de prétendues «mauvaises conditions de travail». Une version qui a été immédiatement démentie par la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN). Les médias algériens se sont saisis de ces rumeurs pour les déformer et coller à la propagande du pouvoir militaire.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la presse algérienne annonce des «désertions massives de soldats marocains». Le 1er janvier 2021, le Jeune Indépendant annonçait que «plusieurs dizaines de soldats et sous-officiers (marocains) ont fui leurs positions, sous l’effet des bombardements quotidiens et leur état général». Une infox qui tombait opportunément deux mois après la libération de la circulation par les FAR du passage d’El Guerguerate, bloquée durant six semaines par des membres du Polisario.

Des médias du mouvement séparatiste avaient avancé, presque au même moment, la thèse de «désertions» des soldats des Forces armées royales. Or, depuis le 13 novembre 2020, les données sur le terrain n’ont pas évolué en faveur du Polisario et l’Algérie. Pire, le Front a même perdu le contrôle sur les territoires qu’il considérait «libérés».

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