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Grand Angle

Pegasus : Pas de preuves accusant le Maroc de l’espionnage des téléphones de ministres espagnols

Après quatorze mois d’investigations, le Parlement européen n’a pas apporté de preuves pour accuser le Maroc d’avoir espionné les téléphones de ministres espagnols.   

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Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. / DR
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La Commission d’enquête du Parlement européen, mise en place en mars 2022, sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus a conclu son enquête. Le rapport définitif a été adopté, ce lundi 8 mai, par 30 voix pour, 3 contre et 4 abstentions. Un texte présentant des recommandations a été aussi approuvé (30 voix pour, 5 contre et 2 abstentions) et devrait être soumis au vote de l’ensemble du Parlement européen au cours de la session plénière qui débutera le 12 juin prochain.

Les eurodéputés continuent de pointer du doigt le Maroc comme «possible auteur» de l’espionnage des téléphones mobiles du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et des ministres de la Défense, Margarita Robles, et de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, rapportent des médias ibériques. Il y a de «fortes indications» que le gouvernement du Maroc et du Rwanda auraient pu espionner des citoyens européens «de haut niveau» mais ces soupçons «n'ont pas été confirmés», précise El Periodico.

Le Parti Populaire veut des explications sur «le rôle du Maroc»

Le rapport définitif n’a pas fourni des preuves attestant sur la «responsabilité» des services de renseignements du Maroc dans cette affaire. Pour rappel, la Commission d’enquête parlementaire avait estimé, lors de la présentation le 8 novembre 2022 de son rapport préliminaire, que Rabat est derrière le piratage des mobiles des trois membres de l’exécutif espagnol mais avait tenu de préciser qu’elle n’est pas en mesure de le prouver.

«Il n'y a aucune preuve», avait reconnu, dans des déclarations à la presse au terme d’une mission en Espagne effectuée en mars, le président de la Commission, l’eurodéputé néerlandais Jeroen Lenaers. Il avait alors souligné «qu’il est logique de soupçonner le Maroc» d’être derrière ces opérations.

En Espagne, le Parti Populaire s’est vite emparé du rapport définitif de la Commission d’enquête du Parlement européen. La première force d’opposition à la Chambre des représentants a exigé du chef du gouvernement, Pedro Sanchez, «plus de clarté et de transparence» sur le rôle présumé du Maroc dans l’espionnage de son téléphone, rapporte ce lundi 8 mai le quotidien El Mundo.

Pour le PP, le Parlement européen a déploré le peu d'informations fournies par l’exécutif espagnol sur cette affaire aux eurodéputés. Cette intervention pourrait se conclure par une éventuelle comparution de Sanchez devant l’une des Chambres du Parlement, d’autant que le rapport a dénoncé le recours de l’Espagne au logiciel Pagasus pour espionner les téléphones des indépendantistes catalans.

Pour rappel, la Commission parlementaire avait auditionné, le 28 novembre, de hauts cadres espagnols du Centre national d’intelligence (CNI), qui ont évité de pointer du doigt Rabat dans le piratage des téléphones de Pedro Sanchez, Margarita Robles et Fernando Grande-Marlaska.

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