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Grand Angle

Forum Afrique Développement : Le B to B, speed dating des business men [Reportage]

Tout l’intérêt du Forum Afrique Développement, les 8 et 9 novembre à Casablanca, a résidé dans les séances de be to be, autrement dit en des rendez vous d’affaires successifs à grande échelle, encadrés par les responsables des agences africaines d’Attijariwafa Bank, organisatrice de l’évènement.

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Les rencontres be to be organisées pour les sociétés clientes d'Attijariwafa bank.
Temps de lecture: 3'

Professionnelle, le visage grave et concentré, Josiane Ngo Nlend Bikoy ne quitte pas la salle du regard pendant qu’elle parle. «J’ai invité entre 40 et 45 personnes parmi nos clients au Cameroun en fonction de leur secteur d’activité, de leurs besoins pour les mettre en contact avec d’autres entreprises», explique la responsable filière de la filiale d’Attijariwafa au Cameroun. Car les entreprises d’Afrique de l’Ouest invitées au Forum Afrique Développement, jeudi et vendredi 9 novembre, à Casablanca par Attijariwafa Bank sont toutes clientes de la banque marocaine. «Je coach mes clients pour leur faire rencontrer d’autres personnes avec qui ils pourraient faire des affaires», indique rapidement Josiane Ngo Nlend Bikoy avant de retourner dans l’arène.

Pierre Méli, Camerounais, et Abdelmajid Amine, Marocain, viennent de s’installer à la table n°25. Le face à face commence. A gauche, un chef d’entreprise confiant venu chercher des contacts, à droite un jeune commercial marocain aux dents longues se pose immédiatement en maître de la rencontre. «Vous êtes le bienvenu, au Maroc, je vous en prie, commencez», indique-t-il à son voisin. «Je suis directeur général du cabinet de conseil en BTP ECTA-BTP», commence Pierre Méli. En face, Abdeljamid Amine, est commercial pour la société Ines qui produit quantité de matériels électriques. «On travaille sur le projet du tramway et du TGV», place fièrement le commercial. Sur l’écran de l’ordinateur, le catalogue produit défile à vive allure.

Le Maroc concurrence la Chine et la France

Aujourd’hui, rien ne se conclura entre les deux sociétés, mais le contact est pris. «Je ne m’y connais pas bien en matériel électrique mais je vous mettrai en rapport avec notre ingénieur électricien. Vous nous prévenez quand vous viendrez et on vous recevra, bien sûr», annonce Pierre Méli. Une bonne nouvelle pour Abdelmajid Amine : ECTA-BTP pourrait conseiller ses produits aux clients du cabinet. «Jusqu’ici nous conseillons du matériel français, mais je voudrais trouver des produits de qualité à des prix beaucoup plus raisonnables», explique Pierre Méli. Les produits marocains viennent ainsi concurrencer ceux exportés par la France et même la Chine. «J’ai besoin d’une bonne qualité, surtout. J’ai déjà vu des câbles chinois avec des sections tellement variables qu’ils provoquaient des incendies», raconte Pierre Méli.

10 minutes à peine après s’être assis, les deux hommes, déjà, se lèvent et se serrent la main. Le rendez vous est fini, il est temps de passer à un autre. Chacun repart de son côté se fondant dans la masse des participants au B to B. Les gens slaloment entre les tables ; la salle est comble. «En début de journée, nous avons recensé 2200 demandes de rencontres en B to B», a annoncé, jeudi matin, le président d’Attijariwafa bank, Mohamed Kettani. Rama Massiera, PDG de la société HRG Gabon Saphir Voyages, ne s’est pas encore inscrite, mais «je suis venue au forum pour faire plusieurs rencontres. Je veux présenter ma société à quelques hommes d’affaires», explique la chef d’entreprise gabonaise. Comme elle, l’immense majorité des participants est venue pour les rencontres d’affaires et la perspective de participer à de longues conférences sur les problématiques de l’intégration régionale de l’enthousiasme pas.

Dialogue de sourds

Jeudi après midi, dès le commencement des B to B, la salle de conférence qui avait accueilli le matin même près de 2000 personnes compte, tout au plus, une cinquantaine de spectateurs. La salle dévolue aux B to B semble trop petite pour accueillir tous les participants. Nez en l’air, regard interrogateur, œillade en diagonale, ils se scrutent les uns les autres, à la recherche du bon interlocuteur. Parfois ils échouent en dépit de l’organisation des rendez vous, en amont, par Attijariwafa bank

A une table, El Hassan Bibi, Marocain, directeur général de Energie GM Maroc rencontre François Ndouna, PDG de la Clinique la Grace au Congo Brazaville. Là, la méconnaissance de l’Afrique en général et du Congo-Brazaville en particulier du premier rencontre l’incompréhension du second. «Est-ce qu’il y a des entreprises de briques, chez vous ?», demande El Hassan Bibi, sans trop savoir de quel pays il s’agit. Il cherche en réalité à savoir s’il existe des sociétés auxquelles il pourrait vendre le dérivé de pétrole, un combustible solide, que produit Energie GM. «Non, aucune ; la fabrication de brique est artisanale, pas industrialisée, vous pouvez vous lancer dans la fabrication !», répond François Ndouna qui n’a manifestement pas compris quelle était l’activité de la société de M. Bibi. Plus tard, le Marocain découvre, stupéfait, que le Congo Brazzaville est producteur de pétrole et qu’il dispose d’un port ; «le plus grand de la sous région», précise François Ndouna. Autant dire que ceux là ne feront pas d’affaires. Sur plus de 2000 rencontres prévues, d’autres auront trouvé leur bonheur.

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Auteur : téRIFiant
Date : le 12 novembre 2012 à 09h11
Il faut avoir la main mise dans les secteurs a fort rentabilité sinon pour le reste on peut pas faire du busines si il n'y a pas de pouvoir d'achat on pourra pas bâtir une économie solide en faisant du troc.
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