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Grand Angle

L'Algérie accuse des franco-algériens «proches du Maroc» de saper ses relations avec la France

L’agence de presse officielle algérienne a ainsi accusé des conseillers français d'origine algérienne, qui seraient «proches du Maroc», de travailler à saper les relations franco-algériennes, après qu'Abdelmadjid Tebboune a rappelé l’ambassadeur algérien à Paris, dans le cadre du dossier de la militante Amira Bouraoui.

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La militante franco-algérienne Amira Barraoui. / AFP
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L'Algérie tente d'impliquer le Maroc dans sa récente crise diplomatique avec la France. Un différend ayant éclaté dans le contexte de l'intervention de la France pour exfiltrer de la Tunisie la militante politique franco-algérienne Amira Bouraoui. Jeudi, l'agence Algérie presse service (APS) a ainsi publié une dépêche accusant les «barbouzes français» de chercher «la rupture définitive avec l'Algérie». Elle a ajouté que les intérêts français ne «cachent plus leur jeu» mais l’affichent «au grand jour» au point «d'atteindre» leur objectif qui est «d'arriver au point de non-retour dans les relations algéro-françaises».

«Voilà qu'une femme exfiltrée vers la France, qui n'est ni journaliste, ni militante, et qui n'est rien du tout, et 48 heures après, on lui offre les plateaux et on l'invite à s'exprimer sur des chaines de TV publiques. Ceci est la preuve que les services français ont sonné la mobilisation générale de leur "khabardji" dont l'objectif recherché est désormais clair», dénonce-t-elle.

L’agence APS a ajouté que «tout le monde sait qu'au niveau de la DGSE française, il y a une feuille de route pour mettre à mal la relation algéro-française». «Cette feuille de route, qui est exécutée par les barbouzes et les "khabardji" et certains responsables au niveau de la DGSE, du quai d'Orsay et certains conseillers franco-algériens qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen», indique-t-il. Une tentative pour impliquer le Maroc dans cette crise.

Un dossier Franco-algéro-tunisien

Depuis l'arrivée au pouvoir d'Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019, l'Algérie n'hésite pas à impliquer le Royaume dans toutes ses crises et ses maux. En août 2021, Alger a accusé Rabat d'être impliqué dans des feux de forêt, puis l'a accusé de soutenir les mouvements séparatistes algériens.

Il a quelques semaines, le voisin de l’Est a même accusé le royaume de travailler pour gâcher les compétitions du Championnats d’Afrique des nations pour les joueurs locaux (CHAN). Avant cela, le Maroc a été accusé de vouloir saper les Jeux méditerranéens que l’Algérie avait accueillis.

Mercredi, l'Algérie a rappelé son ambassadeur en France pour des «consultations» sur ce qu'elle a qualifié d’«exfiltration secrète» de la militante et journaliste Amira Bouraoui vers la France depuis la Tunisie. Dans une note officielle adressée à la France, le voisin de l’Est a ainsi condamné une «violation» de sa «souveraineté nationale par les personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité de l'Etat français».

Amira Bouraoui, 46 ans, est connue pour ses positions d'opposition en Algérie. Elle était l'une des militantes les plus en vue qui ont mené une campagne de pression contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel. En mai 2021, elle a été condamnée à une peine de prison pour offense à la religion et au président de l'Algérie et interdite de voyager. Toutefois, elle a réussi à franchir les frontières de son pays pour arriver en Tunisie, où elle a été arrêtée et traduite en justice, avant que la France n'intervienne pour obtenir une autorisation présidentielle de la transférer à Lyon.

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