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Grand Angle

Maroc : La Santé publique s’engage pour une stratégie contre le suicide avec Sourire de Reda

Dans une première et après plusieurs années de mobilisation, l’association Sourire de Reda s’est alliée au secteur de la santé publique, dans le cadre des efforts de mise en place d’une stratégie nationale de prévention contre le suicide. Cette action sera ainsi institutionnalisée, grâce à un processus harmonisé à l’échelle du ministère de tutelle.

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Photo d'illustration / DR.
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Pour 2023, l’association Sourire de Reda a réussi sa mobilisation aux côtés des acteurs de la santé publique, pour lancer sa campagne annuelle de lutte contre le suicide, tout en l’inscrivant désormais dans un cadre national qui trouve son écho auprès du ministère de tutelle. L’initiative a démarré en amont, dans le contexte de la Journée nationale de prévention du suicide que marque le 5 février de chaque année. Une conférence de presse tenue à cet effet a constitué une rencontre inédite, puisque c’est pour la première fois que l’association s’adresse aux médias, aux côtés des acteurs publics concernés. Dr Omar Bouram, spécialiste en santé publique et directeur du service de la santé mentale au sein du ministère de la Santé, ainsi que le professeur de psychiatrie Mohamed Agoub, chef de service de psychiatrie au CHU Ibn Rochd de Casablanca et président de la Ligue pour la santé mentale, y ont été présents.

A cette occasion, Dr Omar Bouram a exprimé l’engagement de ministère de la Santé pour mettre en place la Stratégie nationale de prévention du suicide au Maroc, en plus des principes d’actions pour une mise en œuvre efficace. La mobilisation des institutions s’inscrit d’ailleurs dans le cadre des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la promotion et la coordination de plans d’action intersectoriels, afin de prévenir contre les comportements suicidaires «aux niveaux national, régional et local».

Dans ce sens, l’OMS a précédemment recommandé aux Etats membres d’établir «des partenariats avec de multiples secteurs publics, tels que la santé, l’éducation, l’emploi, la justice, les ménages et la protection sociale, et d’autres secteurs, notamment privés».

Une meilleure mise en œuvre des dispositions nationales et internationales

De son côté, Mohamed Agoub a présenté des données chiffrées, sur la base d’études au sein du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd. Le spécialiste est revenu aussi sur les modalités d’intervention des différents acteurs au niveau de la santé, afin de mettre en œuvre les recommandations de l’OMS «au niveau des institutions et des systèmes de santé, notamment en facilitant l’accès au soin, la disponibilité des traitements appropriés réduisant le risque de comportement suicidaire, une meilleure définition des parcours de soin mais aussi la diffusion d’éléments de langage et de messages adaptés, inscrits dans les politiques de formation et repris dans la pratique au quotidien des prestataires de soin».

Présidente-fondatrice de l’association Sourire de Reda, Meryeme Bouzidi Laraki s’est félicitée de «cette prise en compte au plus haut niveau institutionnel», d’autant que la prévention contre les comportements suicidaires s’est longtemps inscrite surtout dans le cadre d’initiatives associatives. «Aujourd’hui, que de chemin parcouru ! Il y a aujourd’hui une véritable prise de conscience de la société et des pouvoirs publics en particulier», a-t-elle indiqué.

Pour l’associative, la mise en place de la Stratégie nationale pour «répondre à ce que l’OMS qualifie d’état d’urgence mondial» constitue «une étape majeure de ce combat qui doit être l’affaire de tous».

Sortir le suicide des tabous pour mieux prévenir

Dans ce sens et depuis 2021, Sourire de Reda membre de la task force Enfance Maroc Cyberconfiance, qui a lancé la première plateforme de signalement des violences en ligne dans le pays, au vu notamment du poids grandissant du cyberharcèlement sur la santé mentale, particulièrement chez les enfants, les adolescents et les jeunes utilisateurs des réseaux sociaux.

Depuis, l’objectif est de «fournir aux jeunes un éventail de ressources qui soient gratuites et accessibles, à l’instar de la ligne verte d’assistance Stop Silence qui aide les adolescents – qu’ils soient auteurs, victimes ou témoins – à mieux gérer la situation et à mieux se protéger en ligne», a précédemment déclaré Meryeme Bouzidi Laraki à Yabiladi. Avec la campagne nationale 2023 de Sourire de Reda, un nouveau pas est désormais franchi, dans le cadre d’un processus institutionnalisé, avec le ministère de la Santé et de la protection sociale.

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