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Grand Angle

Algérie : Bengrina accuse Abdelillah Benkirane d’appeler les Marocains à se préparer à la guerre

Islamiste algérien proche du pouvoir, Abdelkader Bengrina, chef du Mouvement El Bina, a ainsi attribué des déclarations au secrétaire général du Parti de la justice et du développement, Abdelilah Benkirane avant d’appeler les militants de son parti à se «préparer» à l'éventualité d'une «déclaration de guerre» du Maroc à l'Algérie.

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Abdelkader Bengrina, chef du Mouvement El Bina. / DR
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L'ancien candidat à la présidentielle en Algérie, Abdelkader Bengrina a appelé, cette semaine, à «ne pas sous-estimer» par les propos des personnalités marocaines sur une éventuelle «confrontation militaire» avec l'Algérie. A la tête du Mouvement El Bina, qui participe à l’actuel gouvernement, il a ainsi affirmé que le secrétaire général du Parti marocain de la justice et du développement (PJD) aurait «appelé» les Marocains à «se préparer» à une guerre face à l’Algérie.

«Nous sommes surpris d’un chef d'un parti se réclamant islamiste marocain qui appelle au djihad, invite les Marocains à se préparer à la guerre qu'ils mèneront contre le peuple algérien et la souveraineté algérienne et cite des versets du Coran», a-t-il déclaré dimanche lors d’un événement à Ouargla. L’homme politique a avancé qu’Abdelilah Benkirane a indiqué à ses partisans et à «l’ensemble du peuple marocain» qu’ils doivent «se préparer jusqu’à ce qu’ils meurent ou tuent le peuple algérien». «Par conséquent, je vous dis que l'affaire est sérieuse et non une plaisanterie ou une intimidation. Les alliances du régime marocain nous fait toujours attendre une trahison de leur part et la trahison est, malheureusement, répétée de leur part», a-t-il ajouté.

En parlant de la déclaration qu'il a attribuée à Abdelilah Benkirane, Bengrina a accusé certains Algériens, qu'il a qualifiés de «mercenaires», de mener une «campagne coordonnée pour défier les institutions de l'État et défendre la politique du roi du Maroc», notant qu'ils sont «soit des ignorants qui ne connaissent pas l'issue des affaires, soit des traîtres».  «Ni le président de la République, ni l'armée, ni la sécurité, ni le parlement ne peuvent à eux seuls repousser l'agression. Tous les Algériens doivent s'unir pour la stabilité du pays et l'unité de son peuple et de son sol», a-t-il conclu.

Le discours d’Abdelilah Benkirane déformé

Dans le discours de clôture du Conseil national du PJD, il y a plus d'une semaine, Abdelilah Benkirane a appelé les Algériens à «ne pas se laisser distancer par les stratagèmes ourdis par le régime au pouvoir dans leur pays contre le Maroc», soulignant que «leur adversaire n'est pas le Royaume mais plutôt ceux qui essaient de contourner leurs revendications».  L'ancien chef du gouvernement n'a pas demandé aux Marocains de se préparer à la guerre, comme l'a affirmé Abdelkader Bengrina, mais a plutôt appelé les Algériens à «cesser les provocations et à revoir leur position, qui ne peut être interprétée ni acceptée par la religion commune, la croyance commune, la morale du bon voisinage et de la fraternité universelle ou les circonstances que connait l'humanité, surtout après le déclenchement de la guerre en Europe». «Ne pensez pas à résoudre leurs problèmes en alimentant l'inimitié envers vos frères marocains. C'est un défaut qui n'est pas conforme à nos principes, à notre religion, à notre morale et à notre histoire commune», avait-il enchaîné.

«Je dis aux Algériens : Nous ne sommes pas vos adversaires. Vous avez des adversaires que vous connaissez, et si leur main l'emporte maintenant, le temps tourne, alors ne laissez pas la honte s'accrocher à vous en tant que peuple. Vos frères marocains vous aiment.»

Abdelilah Benkirane

L’ancien chef du gouvernement a également appelé à ne pas répondre aux provocations algériennes. «Ce qui se passe aujourd'hui aura des conséquences désastreuses à l'avenir», avait-il estimé.

A noter que ce n'est pas la première fois qu’Abdelkader Bengrina s'en prend au Parti de la justice et du développement qu'il a accusé, en 2017, de présenter «un projet de division de l'Algérie» en cas de crise interne dans son pays. En 2020, l'homme politique a décrit le PJD d’«entité idéologiquement anormale».

En novembre 2019, Bengrina a claqué la porte d’une alliance de partis islamiques algériens pour se présenter à l’élection présidentielle, remportées par Abdelmadjid Tebboune.

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