Jusqu’à il y a quelques jours, on pouvait encore retrouver, dans les montagnes du Haut-Atlas marocain, des gravures sur pierre préhistoriques représentant le soleil avant que des salafistes ne les détruisent, selon les explications d'Aboubakr Anghir, responsable de la Ligue amazighe des droits de l'Homme [LADH], au journal As-Sabah et dont les propos en français ont été rapportés par AFP, mercredi 17 octobre.
Elles avaient traversé les âges
Ces gravures de pierres sont vieilles de 8 000 ans, a souligné M. Anghir. Elles avaient donc pour ainsi dire, traversé les âges.
D’après M. Anghir, l'une des gravures détruites est appelée «la plaque du soleil» et «est antérieure à la présence des phéniciens au Maroc. Elle se trouve sur un site archéologique connu, dans la plaine de ‘Yakour’, près de Marrakech, à 20 km du Toubkal, le sommet le plus élevé du royaume».
Le ministère de la Culture doit réagir
Une fois le constat fait, la Ligue a envoyé une lettre au ministère de la Culture lui demandant d’intervenir afin de préserver le patrimoine culturel amazigh. Pour les membres de la Ligue, il s’agit d’une «affaire très sérieuse», considérant que l’acte perpétré par ces salafistes est une «tentative de sabotage» dont ils craignent la répétition. Surtout que certains mouvements fondamentalistes considèrent la représentation du soleil comme étant celle d'une divinité et donc, une idolâtrie, totalement contraire à l’unicité de Dieu.
«Il y a quelques groupuscules salafistes dans cette région et ce n'est pas la première fois que des sites anté-islamiques sont attaqués», rappelle M. Anghir.
Jusqu’alors, la tutelle n’a pas encore réagi. Et les Amazighs pourraient mal prendre le fait qu’aucune réaction ne suive leur requête. D’autant que le gouvernement marocain avait vite fait d’alerter la communauté internationale après la destruction des mausolées au Mali, en juillet dernier.