Menu

Grand Angle

Vahid Halilhodžić : «J’aurais aimé revivre ce que j’ai vécu avec l’Algérie» au Mondial 2022

Alors que les Lions de l’Atlas célébraient en grande pompe leur qualification historique aux quarts de finale du Mondial 2022, mardi 6 décembre à l’issue des tirs au but face à l’Espagne, l’ancien sélectionneur national, Vahid Halilhodžić, a regretté être en France, «au lieu d’être au Qatar». Auprès du magazine So Foot, il a confié son amertume.

Publié
L’ex-sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodžić / DR.
Temps de lecture: 3'

L’ex-sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodžić, s’est confié récemment sur son renvoi par la Fédération royale marocaine de football (FRMF), en reconnaissant avoir vécu difficilement cette rupture. Mardi dernier, il a exprimé son amertume auprès de So Foot, indiquant avoir eu l’intention de refaire les réalisations déjà enregistrées avec l’Algérie en Coupe du monde, cette fois-ci au sein des Lions de l’Atlas.

Il revient au coach d’avoir précédemment qualifié les Fennecs au Mondial de football, de même que la Côte d’Ivoire et le Japon, puis le Maroc, avant la décision de mettre fin à son contrat. «Au lieu d’être au Qatar, je suis ici sous la pluie. Je m’étais vraiment investi dans ce projet à fond pendant trois ans et c’est encore une Coupe du monde que je vais louper. Mais bon, c’est la vie», a-t-il déclaré au média français.

Des «pressions de la fédération»

«Je sentais qu’avec l’équipe du Maroc que j’avais construite, on pouvait faire quelque chose à la Coupe du monde. J’aurais aimé terminer ma carrière sur une Coupe du monde réussie et dire ça suffit !», a encore lancé l’entraîneur et ancien international, aujourd’hui âgé de 70 ans. Revenant sur ses désaccord avec la FRMF au sujet des choix des joueurs, mais aussi sur le cas de Hakim Ziyech, Vahid Halilhodžić a clamé avoir «renouvelé 80% de l’équipe».

«Il faut les trouver, les joueurs qui peuvent jouer pour l'équipe nationale. Ce qui fait la crédibilité d’un entraîneur, ce sont les résultats. Et jamais l’équipe du Maroc n’en a obtenu de meilleurs qu’avec moi en éliminatoires de Coupe du monde : 7 victoires, 1 match nul en ayant marqué 3 buts par match en moyenne», a-t-il plaidé.

Par ailleurs, Halilhodžić confie ne pas avoir apprécié les «campagnes de dénigrement, pour créer de l’animosité entre supporters des différents clubs, entre locaux et Marocains de l’étranger, qu’on empêcherait les locaux de jouer pour leur pays». Selon lui, il s’agirait d’une «pression de la fédération depuis longtemps déjà». «Ils voulaient que je prenne 3-4 joueurs, alors que l’équipe avait obtenu des résultats sans eux. Je n’ai pas cédé, parce que tu perds ta crédibilité quand les joueurs sentent qu’on décide pour toi», a-t-il souligné.

«C’est cinq fois mieux que Clairefontaine»

Ce long entretien a été l’occasion pour Vahid Halilhodžić de «vider son sac», également au sujet de ses rapports avec les journalistes nationaux. «Avec les journalistes marocains, qu’est-ce que j’ai vécu... Oh la la ! Un jour, je me suis levé et j’ai dit : ‘Je vous déteste. Je suis chez vous et je vous le dis en face’, devant 200 personnes. Ils avaient écrit quelque chose sur ma famille», a-t-il indiqué.

«Des journalistes, j’en connais, mais je n’ai jamais rien attendu d’eux. Je n’aime pas l’idée de faire du copinage avec les journalistes pour maîtriser sa communication. Je suis arrivé au Maroc une semaine après avoir quitté Nantes, où je touchais un salaire trois fois plus important. Tous ces sacrifices familiaux et même financiers, pour finalement être privé de tournoi, c’est dur.»

Vahid Halilhodžić

Outre les tensions et les considérations financières, Vahid Halilhodžić a témoigné de certains côtés positifs dans la gestion du football au Maroc. «Ils ont le meilleur centre technique du monde. Largement. C’est phénoménal. Les terrains, le médical, l’hôtel, la piscine, le restaurant… c’est cinq fois mieux que Clairefontaine», a-t-il déclaré.

A la question de savoir s’il n’aurait pas pu mettre de l’eau dans son vin, pour ne pas vivre «le traumatisme d’une troisième Coupe du monde à la télé», le coach tranche ainsi : «Si j’avais fait ça, je ne serais pas Vahid». Il dit préférer «mourir avec [ses] idées». «Mais je ne suis pas con non plus, je suis capable de changer d’avis quand on me le demande, si c’est pour le bien de l’équipe», concède-t-il.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com