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Grand Angle

Sahara : L’Allemagne continue de décevoir le lobby du Polisario

La coalition de gauche au pouvoir en Allemagne continue d’ignorer les pressions du lobby du Polisario au Parlement et dans les médias. En témoignent les réponses données par la ministre des Affaires étrangères aux questions d’une députée et d’une publication en ligne, portant sur le dossier du Sahara.

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Le Reichstag à Berlin, bâtiment qui accueille le Bundestag, le Parlement allemand. / Ph. Michael Sohn - AP
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Berlin abrite, les 2 et 3 décembre, la 46e édition de la «Conférence européenne de solidarité et de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO)». A quelques jours de cette échéance, les partisans du Polisario en Allemagne condamnent la «reconnaissance de facto» de la souveraineté marocaine sur le Sahara par le gouvernement que préside le chancelier Olaf Scholtz. Ils pointent un alignent de l’exécutif de coalition de gauche sur «les positions de Donald Trump» sur ce dossier.

Les partisans du Polisario réagissent ainsi à la réponse de la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, à une question écrite de la députée Sevim Dagdelen, très connue pour son appui au Polisario. Le texte de la cheffe de la diplomatie a insisté «sur une solution politique dans le cadre des Nations Unies» à la question du Sahara. Un passage accueilli froidement par le lobby du Polisario.

Nullement satisfait par la réponse adressée à la parlementaire, Telepolis, média allemand appelé au renfort, a demandé à Annalena Baerbock d’exprimer son opinion sur l’initiative d’autonomie marocaine. «Le plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 peut apporter une contribution importante en vue de parvenir à une solution» au conflit au Sahara occidental, a précisé la ministre.

Berlin ignore la proposition du Polisario, présentée à l’ONU en 2007

Des «éloges» que les partisans du Polisario rejettent catégoriquement. La députée Sevim Dagdelen, membre de la Commission des Affaires étrangères au Parlement, a répliqué en exigeant de l’exécutif allemand de réserver le même traitement à la proposition du Polisario, présentée en 2007 aux Nations unies. Depuis cette date, le Conseil de sécurité se limite, dans ses résolutions, à souligner avoir «pris acte» de la proposition du Front. En revanche, les Quinze qualifient l’initiative marocaine de «sérieuse et crédible».

«Le fait que le plan  du Polisario continue d'être constamment ignoré, montre clairement que la ministre Baerbock et le gouvernement fédéral ne croient pas aux plans de décolonisation de la "dernière colonie d'Afrique", comme on appelle souvent le Sahara occidental, sur la base du droit à l'autodétermination», écrit le même média allemand. «La solution au conflit est d'organiser un référendum sur le droit à l'autodétermination», précise la même source.

Pour rappel, la ministre des Affaires étrangères avait évité, en juin dernier, de tomber dans le piège de la députée Sevim Dagdelen, ignorant une question écrite relative à l’«annexion par le Maroc du Sahara occidental». Annalena Baerbock avait seulement tenu à souligner qu’«au regard du droit international, le statut du Sahara occidental n'est pas encore déterminé». La ministre a enchainé en mettant en avant la coopération retrouvée, depuis le 13 décembre 2021, entre Rabat et Berlin. «Du point de vue du gouvernement fédéral, il est dans l'intérêt des deux parties de continuer à approfondir les relations bilatérales étroites et bonnes», avait-elle expliqué.

Annalena Baerbock s’est rendue, le 25 août à Rabat, où elle a eu des entretiens avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

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