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Grand Angle

Parlement européen : L’Espagne va-t-elle accuser le Maroc pour l’espionnage de ses ministres ?

Le gouvernement espagnol est sous pression. Il doit comparaitre, dans deux semaines, devant une commission du Parlement européen pour accuser ou non le Maroc pour l’espionnage des téléphones de Pedro Sanchez et de deux autres ministres.

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Le 8 novembre, la commission d’enquête du Parlement européen sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus, rendait un rapport préliminaire. Sur les opérations d’espionnage visant les téléphones du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et les ministres de la Défense, Margarita Robles, de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska et de l’Agriculture, Luis Plans, les rédacteurs du document pensent que le Maroc est derrière le piratage des mobiles mais affirment qu’ils ne sont pas en mesure de le prouver.

Après la présentation du rapport, la commission parlementaire européenne poursuit ses investigations. Le cabinet Sanchez est appelé à comparaitre devant les membres de cette instance. Le 29 novembre, lors d’une réunion à huis-clos, le gouvernement espagnol doit ouvertement signaler la responsabilité du Maroc dans le piratage des téléphones de certains de ses ministres ou non, rapportent des médias ibériques.

Cette comparution tombe à l’heure où les relations entre Rabat et Madrid traversent une nouvelle étape. Les deux parties se préparent à tenir, au début de l’année prochaine, une réunion de haut niveau au Maroc, présidée par Pedro Sanchez et Aziz Akhannouch.

Un test pour la nouvelle étape des relations entre Rabat et Madrid

Depuis l’éclatement de cette affaire, le 1er mai, l’exécutif présidé par Pedro Sanchez a évité de pointer du doigt le Maroc, laissant à la justice de son pays, qui a ouvert une enquête sur ce dossier, le soin d’identifier les coupables. En témoigne la prudence avec laquelle, le ministre des Affaires étrangères abordait publiquement ce sensible sujet. «Les relations internationales ne sont pas basées sur des conjectures ou des spéculations, elles sont basées sur des faits. La première étape est de connaître les faits et de les clarifier - c'est la phase actuelle - et ensuite les décisions qui doivent être prises seront prises. Mais je ne vais pas me lancer dans des conjectures sur un pays quelconque», avait expliqué en mai dernier José Manuel Albares dans des déclarations à la presse.

Pour sa part les services de renseignements espagnols ont écarté la piste marocaine quant au piratage des téléphones de Pedro Sanchez et la ministre de la Défense, Margarita Robles. Une version que ne partage pas l’opposition de droite plurielle, notamment le Parti populaire et Ciudadanos qui attribuent le soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental à l’espionnage de son téléphone par le logiciel israélien Pegasus. Les deux partis affirment que le chef de l'exécutif a subi une opération de "chantage" de la part des Marocains.

Le 29 novembre, les membres de la commission d'enquête auditionneront également des personnalités et des instances qui se disent victimes d'opérations d'espionnage que le Maroc aurait menées avec le logiciel Pegasus.

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