Maroc : ElGrandeToto interdit de quitter le territoire suite à une plainte de Tijjini

Le rappeur marocain Taha Fahssi alias ElGrandeToto aurait été empêché, ce jeudi, de quitter le territoire national. Selon plusieurs sources médiatiques, le rappeur aurait été informé de la décision à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca alors qu’il s’apprêtait à voyager en Europe.

Ce refus de sortie du territoire viendrait d'une décision judiciaire suite à la plainte déposée contre le rappeur par le journaliste Mohammed Tijjini. En début de semaine, la défense de celui-ci a organisé une conférence de presse pour expliquer les raisons de cette plainte.

Devant la presse, Maître Mohamed Karout, avocat du journaliste établi en Belgique, a expliqué que la décision de saisir la justice marocaine intervient après une story d’ElGrandeToto où ce dernier aurait «menacé» le journaliste de s’en prendre à lui à son domicile en Belgique. L’avocat au barreau de Rabat a ajouté que Mohammed Tijjini poursuit également le rappeur pour ses agissements sur scène et sur les réseaux sociaux.

Le rappeur a été au cœur d’une polémique, née en septembre dernier, après son show organisé dans le cadre des Grands concerts de Rabat en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et des sports. Plusieurs internautes avaient alors pointé l’usage, par le rappeur, de «gros mots» lors d’un discours de remerciement adressé, entre autres, au département ministériel chargé de la culture.

Mohammed Tijjini a consacré plusieurs épisodes de son émission diffusée sur son compte YouTube à ce sujet, pointant la responsabilité du ministre de la Jeunesse, de la culture et des sports, Mohamed Mehdi Bensaid et s’en prenant au rappeur qu’il accuse de faire «l’apologie de la drogue».

A rappeler que le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a exprimé, la semaine dernière, sa solidarité avec Mohammed Tijjini et son «refus des menaces proférées» par le rappeur à l'encontre des journalistes marocains. «Les tentatives visant à faire taire les voix critiques s'inscrivent dans le cadre de menaces visant la liberté d'expression», a ajouté le SNPM qui s'est dit «préoccupé par les propos et les agissements» du rappeur.