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Grand Angle

Passe d’armes entre l’Algérie et le Maroc à l’UNESCO

Le représentant permanent du Maroc à l’UNESCO a recadré son homologue algérien lors d’une réunion du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. A l’origine, un quiproquo a provoqué l’ire du représentant de l’Algérie, qui a confondu entre Tata et Dakhla, allant jusqu’à faire une mise au point au sujet de la question du Sahara.

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Samir Addahre, président du Comité du patrimoine immatériel de l’UNESCO et représentant permanent du Maroc / DR.
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Lors d’une séance à Paris, présidée par Samir Addahre, président du Comité du patrimoine immatériel de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) au titre de l’année 2022, le représentant permanent de l’Algérie au sein de l’instance onusienne a pris la parole, mardi dernier, pour intervenir au sujet de sites historiques évoqués par le Maroc. Les Etats membres s’étaient rassemblés pour une réunion préparatoire à la 17e session du Comité prévue du 28 novembre au 3 décembre à Rabat.

S’adressant au représentant marocain, l’homologue algérien a ainsi ramené le débat sur des questions de souveraineté territoriale. «Lors de votre dernière intervention, vous avez évoqué plusieurs fois les territoires du sud, dont ceux de Dakhla», a-t-il fait remarquer, tranchant que ces derniers «sont du territoire du Sahara occidental non-autonome, où le processus de décolonisation n’est pas entièrement achevé». Tout en se défendant de politiser l’échange au cours de cette réunion, il a appelé le Comité intergouvernemental du patrimoine à «respecter la loi internationale et la légitimité internationale» (sic).

Confusion totale entre Dakhla et Tata

Samir Addahre a répondu en fustigeant une «obsession» de la question du Sahara chez le voisin de l’Est, traduite par les maladresses du représentant à l’UNESCO. «Ça me fait sourire, parce que l’obsession algérienne fait que, malheureusement, vous entendez mal ce qu’on dit. D’abord, le Sahara est un territoire marocain», a-t-il déclaré en introduction. Et d’enchaîner : «Deuxièmement, nous n’avons parlé de Dakhla à aucun moment mais de Tata». «Votre obsession vous amène à vous boucher les oreilles et vous n’entendez même plus ce qu’on vous dit», s’est indigné le représentant marocain, rappelant que les deux sites évoqués lors de l’intervention du Maroc sont «Tata et Guelmim».

«Troisièmement, il est étonnant qu’un Etat qui se dit ne pas être partie dans ce conflit artificiel soit le seul à s’exprimer sur cette question. Encore une fois, c’est la preuve que vous êtes la principale partie, malheureusement, à ce conflit artificiel que vous entretenez depuis cinquante ans. Je suis désolé de devoir vous répondre, mais votre folie obnubilée par le Maroc, par son territoire, par son intégrité territoriale, vous amène à ne même plus écouter ce qu’on vous dit.»

Samir Addahre

Le représentant marocain a rappelé que lors de cette réunion, «on ne parle même pas de politique». «Nous sommes en train de parler de patrimoine culturel et immatériel et vous vous permettez d’intervenir encore une fois sur les questions liées à l’intégrité territoriale du Maroc», s’est-il indigné.

«Laissez les Nations unies faire leur travail»

Samir Addahre a réinsisté qu’«à aucun moment» il n’a été question de Dakhla. «Malheureusement pour vous. Et puis, Dakhla fait partie intégrante du territoire marocain, que vous le vouliez ou non», a affirmé l’ambassadeur. «Il y a un processus onusien ; vous être prié d’en sortir et de laisser les Nations unies faire leur travail», a-t-il conclu, appelant ainsi l’Algérie à cesser ses ingérences dans le règlement de la question, sous l’égide de l’ONU.

En mars dernier, le Maroc a été élu à la tête du Comité du patrimoine immatériel de l’UNESCO pour l’année 2022, en la personne du représentant permanent du royaume. Samir Addahre a bénéficié de l’unanimité des 24 Etats membres qui composent le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel des Nations unies. C’est ainsi que le Maroc présidera la 17e session de ce comité, prévue fin 2022.

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