Menu

Grand Angle

Liberté d’expression : Driss Ajbali, responsable du CCME, veut museler Yabiladi.com

Vous connaissez le 1er site d’information au Maroc à être attaqué en justice au Maroc ? Bingo c’est Yabiladi.com. C’est un triste titre dont nous nous serions bien passés, mais il semblerait que notre indépendance et notre curiosité pour la gestion des deniers publics aient irrité Driss Ajbali, responsable du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME). Explications.

Publié
DR
Temps de lecture: 3'

Jeudi 20 septembre 2012, nous avons reçu une convocation au tribunal pour le 8 octobre 2012 au tribunal de Aïn Sebaâ à Casablanca. Driss Ajbali, responsable au sein du CCME, attaque Web Stratégie, société éditrice du portail Yabiladi.com, pour «insultes, diffamations et atteinte à son honneur» sur la base d’un article documenté que nous avons publié le 29 juillet 2012 intitulé : «Argent public : le fabuleux train de vie d’un salarié du CCME». Les principaux éléments que nous avons évoqués portent sur le coût de ce salarié pour le CCME (environ 1 million de dirhams), les très nombreux voyages en classe affaire, ainsi qu’un voyage en Thaïlande.

En réponse, le coordinateur général d’une institution publique dédiée aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) poursuit en justice le principal média à destination de cette diaspora. Pour museler un média indépendant qui s’intéresse un peu trop à l’utilisation de l’argent public, il a voulu frapper fort en demandant un très gros montant pour dommages et intérêts : 500 000 dirhams (environ 45 000 €) !

Wanted : Yabiladi.com, 500 000 DH

C’est évidemment une somme record qui est, peut être, proportionnelle à l’impact de nos révélations précédentes et surtout celles à venir. En effet, Driss Ajbali semble irrité par nos questions dérangeantes puisqu’il va en justice et refuse de nous donner des éléments de réponse.

Pourtant, avant même la publication de l’article en question, le 19 juillet 2012, j’ai personnellement envoyé un email à Driss Ajbali, avec en copie le président du CCME, Driss El Yazami, ainsi que le secrétaire général, Abdellah Boussouf et deux autres proches collaborateurs. Sur la base de nombreux documents en ma possession, je pose au concerné les questions qui me semblent légitimes et l’invite ainsi à donner sa version des faits pour ne pas écrire un papier à charge.

Le 25 juillet, ne voyant aucune réaction, j’appelle l’un des destinataires pour vérifier qu’ils ont bien reçu l’email. Il me le confirme laconiquement sans s’épancher plus sur le sujet. Mes questions sont-elles si gênantes ? Le 26 juillet, je décide tout de même de relancer les mêmes personnes. Toujours rien ! Le 29 juillet, je publie l’article qui, malheureusement, ne contient pas la version de l’intéressé qui a préféré s’enfoncer dans un mutisme qui ne lui ressemble guerre. Par souci de précision et par déontologie je me limite à présenter les faits et je prends garde d’user du conditionnel ou de la forme interrogative lorsque j’émets des hypothèses.

Appliquons la nouvelle constitution

Alors que la nouvelle constitution a consacré le principe de reddition des comptes, alors que le Conseil National des Droits de l’Homme, présidé lui aussi par Driss El Yazami, planche sur le droit d’accès à l’information, alors que le roi Mohammed VI insiste à chaque discours sur la bonne gouvernance, n’hésitant pas à s’impliquer personnellement dans l’affaire qui a vu l’arrestation d’une centaine de policiers et douaniers qui rackettaient les MRE à des postes frontières, un salarié du CCME défie tout le monde, dans une interview au Canard Libéré, insulte les associations de la diaspora qui ont osé l’interpeller, attaque Nezha El Ouafi, une députée marocaine qui a l’outrecuidance de demander des comptes, pour finir, dénigre le média de référence pour les MRE et nous poursuit en justice.

Les méthodes de Driss Ajbali constituent une réelle menace pour la relation entre le Maroc et sa diaspora, car laisser un responsable d’une institution telle que le CCME répondre aux demandes citoyennes des MRE par l’invective, la menace et le harcèlement judiciaire risque d’anéantir tous les efforts entrepris par de nombreux acteurs publics et privés.

La diaspora, le dindon de la farce…

Au-delà, le comportement et les agissements de Driss Ajbali constituent un précédent grave pour le processus qui mène vers la bonne gouvernance que le Maroc souhaite voire aboutir. Ils constituent également un signal désastreux à tout le secteur de la presse électronique qui essaie d’émerger au Maroc et que nous tentons tous ensemble (Yabiladi.com est membre de la commission ministérielle pour l’élaboration de la réglementation du secteur de la presse électronique) de structurer en préservant ses libertés tout en veillant à empêcher les dérapages.

Malgré toutes les intimidations, nous restons sereins et continuerons à faire preuve de responsabilité. Nous présenterons tous les documents utiles à la justice pour prouver notre bonne foi et démontrer que nos questions sont légitimes. Le juge aura la responsabilité de s’exprimer sur le caractère diffamant ou non de notre article. Les responsables hiérarchiques du CCME devront assumer, quant à eux, la fuite en avant de leur coordinateur général avec tous les dégâts causés dans la relation de l’institution avec les différents acteurs de la diaspora. Quel que soit le verdict, une chose est sure, l’attitude de Driss Ajbali, coordinateur général du CCME, ne sert pas les intérêts de la communauté marocaine à l’étranger.

un pique assiette!
Auteur : azouz des bois
Date : le 05 octobre 2012 à 00h44
Il devrait plutôt avoir honte est se cacher c’est vraiment minable son attitude, encore un pourri qui compte sur un système pourri pour lui faire justice.
De tout cœur avec vous.
soutien
Auteur : saad001
Date : le 04 octobre 2012 à 19h42
En tant que citoyen des deux rives de la méditerranée, je tiens à exprimer ma totale solidarité avec Yabiladi.com pour que triomphe le droit et la justice. Honte aux arrivistes et autres parasites qui font pire que leurs prédécesseurs en menant un train de vie loin très loin de la grande majorité des MRE et du peuple marocain.
Battez-vous, dénoncez les profiteurs du système. Exigez que celui qui vous poursuit en justice ne le fasse pas sur le denier public. C'est trop facile d'engager des procès à ne pas en finir quand il ne paie rien de sa poche?
Qui ne dit mot consent!
Auteur : MAR0CALIN
Date : le 04 octobre 2012 à 15h29
Pour avoir choisi le silence à une entrevue directe ou indirecte et au lieu de répondre à des questions tout simplement, il a fallu qu'un article dérange la conscience de l'intéréssé et le fasse sortir de son mutisme!
Nous autres marocains résidents au Maroc (et sûrement les MRE), ne sommes pas surpris par la réaction de ce monsieur car, cette pratique mal placée à l'égard des journaux qui mettent à nu certaines vérités qui font mal est de mise chez nous - c'est à la mode; que ces journaux soient virtuels ou en papier!
Il est sûr que ce monsieur baigne dans le louche comme on dit et fait partie de ces bureaucrates qui se tournent les doigts depuis leur tour d'ivoire... sinon, il aurait eu mieux à faire au lieu de perdre son temps auprés des tribunaux.
Le temps? il est cher pour Yabiladi qui a d'autres chats à fouetter mais moins pour monsieur l'accusateur(ah il s'appelle Driss!), sauf si ça lui rapporte gros!
En tout cas, les accusateurs estent toujours les honnêtes puisqu'au pays du soleil la Loi est loin d'être juste et penche souvent du côté du corrompu. Si la justice se prononce en somme faramineuse, c'est que quelqu'un espère un versement de pot!
Certains commentateurs disent ici que Driss a le droit de se défendre. Est-il accusé d'abord? mais qui l'est au juste?
driss ajbali a le droit de se défendre et de saisir la justice
Auteur : hamid.nice
Date : le 04 octobre 2012 à 12h48
Une nouvelle évolution dans l'affaire qui oppose Driss Ajbali et le site Yabiladi.com: c'est donc devant le tribunal qu'elle connaitra son véritable sort.

Mais quoi de plus normal !! je pense qu'à partir du moment où quelqu'un est accusé de dérive financière c'est tout à son honneur d'aller devant la justice de son pays pour faire éclater la vérité.

Driss Ajbali est dans son droit de laver son honneur, car s'il ne répond pas cela voudra dire que les accusations portées contre lui sont vraies !? Et si il réagit , doit on l'accuser de vouloir museler le site d'information qui porte les accusations?
Est ce que parce qu'on est le 1er site d'information cela nous donne le droit de dire tout sans rendre des comptes ?

Elle appartient donc au site Yabiladi d'apporter la preuve de ses dires, et si la preuve n'est pas apportée, le site devra s'expliquer sur les sources et les motivations de ses divulgations. Et si par malheur, le site Ya biladi s'était livrée à une campagne de manipulations au profit d'un milieu quelconque.. il faudra qu'il dise le pourquoi et le comment !!

Nous savons que cette fin du 1er mandat du CCME attise les convoitises et les coups bas.

Alors, oui, le fait d'avoir recours à la justice est une bonne chose et les MRE ont le droit de savoir!
hamid
parlons pépettes
Auteur : Nghanagh
Date : le 03 octobre 2012 à 23h31
Mon ami Yabiladi, n'hésites surtout pas à nous demander un soutien financier si tu en éprouve le besoin. Nous serons certainement des milliers à mettre la main à la poche pour triompher de la cabale et de ces voleurs qui nous coûtent très cher et servent à rien !
En 20 ans, je n'ai vu aucune amélioration des représentations marocaines en France, nous sommes toujours autant méprisés et n'avons même pas le droit de vote ! Tout ce qui les intéresse sont nos devises ! Alors il est grand temps de faire le ménage ! Merci Yabiladi !
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com