Menu

Grand Angle

L’Algérie tente de se réconcilier avec les pays africains ayant des consulats au Sahara

L’Algérie veut se réconcilier avec les pays africains qui ouvrent des consulats au Sahara. Preuve en est l’accueil chaleureux réservé au président de la Guinée-Bissau. Un Etat qui compte, depuis octobre 2020, une représentation diplomatique à Dakhla.

Publié
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune recevant le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo. / DR
Temps de lecture: 2'

Le président algérien entend réviser la ligne politique, observée depuis presque trois années par sa diplomatie, à l’endroit des pays africains qui reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara. En témoigne l’accueil chaleureux réservé au président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, lors de sa visite, les 29 et 30 août, à Alger. Un déplacement marqué par des entretiens avec son hôte, Abdelmadjid Tebboune.  

Dans une déclaration à la presse, Embalo a salué  «le rôle central et important de l'Algérie dans l'établissement des liens de l'unité africaine, la lutte contre le terrorisme et l'instauration de la sécurité et de la stabilité sur le continent». Le chef d’Etat algérien a répondu aux éloges de son invité par évoquer la proximité d’Amilcar Cabral, le père fondateur de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, avec son pays. Une fois n'est pas coutume, Tebboune a, dans son allocution, mis sous le boisseau la question du Sahara. 

L'ouverture de la Guinée-Bissau d’un consulat à Dakhla, éclipsée

Ce changement dans l’approche algérienne s’est manifesté par l’annonce du président algérien de l’ouverture, dans les prochains mois, d’une représentation diplomatique en Guinée-Bissau. «Il est inconcevable que l'Algérie n'ait pas une ambassade en Guinée-Bissau. Nous rectifierons cette erreur. J'espère que vous effectuerez, comme convenu, une visite d'Etat en Algérie dans les plus brefs délais pour permettre un retour des choses à la normale», a déclaré Abdelmadjid Tebboune. «Nos deux pays sont passés par une conjoncture qui les a éloignés, mais à partir de cette visite, nos relations bilatérales reviendront à la normale», a-t-il promis.

Les relations entre Alger et Bissau ont traversé une zone de turbulence, suite à l’ouverture du pays africain, le 25 octobre 2020, d’un consulat à Dakhla. Une cérémonie marquée par la présence de la ministre des Affaires étrangères, Suzi Carla Barbosa, en fonction depuis juillet 2019. 

Une dynamique qui, au grand dam de l’Algérie, se poursuit. Ce mercredi, le Cap Vert a rejoint le groupe en ouvrant une représentation diplomatique à Dakhla. Pour rappel, l’envoyé de l’Algérie pour le Sahara occidental, Amar Belani, avait accusé le royaume de «soudoyer» les pays africains qui reconnaissent la marocanité du Sahara. «Certains des Etats concernés par ces ouvertures de postes consulaires n’arrivent même pas à s’acquitter de leurs cotisations obligatoires dans les organisations internationales ou régionales dont ils sont membres», avait-il avancé dans des déclarations à la presse locale en réaction à l’ouverture, en juillet dernier, par le Togo d’un consulat à Dakhla.

En déroulant le tapis rouge au chef d’Etat de la Guinée-Bissau, le président Tebboune exhume un projet initié par son ancien ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum. Le diplomate avait effectué, en mars 2021, une tournée au Cameroun, en Sierra Leone et en Guinée. Le premier soutient le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental alors que les deux autres comptent des consulats à Dakhla, respectivement depuis janvier 2020 et août 2021.

A noter que la présence d’un consulat de la Guinée-Bissau à Dakhla est passé complètement inaperçue par la presse algérienne.

Article modifié le 02/09/2022 à 18h29

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com