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Breve  

«La vie devant nous», l’histoire méconnue de 80 000 mineurs marocains en France

Publié
Photo d’illustration./DR
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C’est à partir de l’enquête de la journaliste Ariane Chemin que le réalisateur Frédéric Laffont a décidé de raconter l’histoire des 80 000 Marocains recrutés pour travailler dans les mines du Nord et de la Lorraine dans les années 60 et 70.

«La vie devant nous», présenté au Festival international de programmes audiovisuels documentaires de Biarritz (Fipadoc) de 2022, raconte la vie de près de 80 000 mineurs marocains jeunes et analphabètes. Dans ce documentaire diffusé sur Arte, 7 marocains témoignent des conditions de sélection et de travail au service de Félix Mora, célèbre agent recruteur, dans les mines du Nord.

«On a entendu que les mines de charbonnages de France allaient recruter des mineurs jeunes costauds et analphabètes» se rappelle un des 7 témoins. Si des conditions physiques devaient être requises, l’âge n’était pas un obstacle. Officiellement, seuls les hommes âgés de plus de 22 ans étaient sélectionnés. Mais pour augmenter la main d’œuvre, les recruteurs pouvaient s’arranger.

«J’avais 18 ans quand j’ai postulé. Et sur le papier, un des responsables m’a rajouté 5 ans» explique un des nombreux jeunes désireux d’intégrer le groupe de mineurs marocains.

C’est après des repérages dans le Sud du Maroc que Félix Mora est arrivé à séduire près de 80 000 marocains candidats à l’expatriation.

Cette histoire racontée commence avec un examen médical dans le Haut-Atlas au Maroc. Les travailleurs candidats ont été marqués «comme des esclaves» à l’aide d’un tampon sur la poitrine. «Celui qui avait le tampon bleu était sélectionné, celui qui avait le rouge avait tout perdu», a expliqué un ancien mineur marocain dans le documentaire.

Les marocains sélectionnés ont entamé leur voyage de 2 jours et 3 nuits vers la France avec la peur de monter sur le bateau «Lyautey» pour traverser la Méditerranée. Un des 80 000 marocains se souvient : «On a passé tout ça car on savait qu’il y avait quelque chose devant nous. On savait qu’il y avait la vie devant nous».

Devenus pères et grands-pères des milliers de Marocains se souviennent des conditions de travail imposé. En effet, quand ils descendent dans les mines, les ouvriers n’avait pas de nom, mais un numéro. «Certains ont perdu une jambe, une main, un œil» a raconté un ancien ouvrier des mines.

Ces récits redessine une histoire de France peu connue et qui donne une nouvelle facette à l’image de l’immigration.

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