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Grand Angle  

Carburants : L’inconsistance de Leila Benali sur le dossier de la Samir

En quelques semaines, la ministre de l'Energie est passée de l'enterrement de l'unique raffinerie du Royaume, à la recherche d'une solution pour la Samir. Leila Benali a fait preuve d'inconsistance alors que la rue gronde au sujet de la hausse des carburants et du conflit d'intérêts du chef de gouvernement.

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La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali. / MAP
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Alors qu’elle affirmait, il y a quelques semaines, que le Maroc n’a pas besoin de raffinerie, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, a déclaré, ce lundi, que son département examine les scénarios techniques et économiques pour aboutir aux solutions appropriées au dossier de la société de raffinage du pétrole Samir. Intervenant lors d'une session des questions orales à la Chambre des représentants, Leila Benali a précisé qu'il s'agit d'un dossier d'investissement qui doit être traité de manière raisonnable, avec la nécessité de développer une vison claire en matière de gestion et de prise en compte des intérêts de l'Etat marocain comme investisseur potentiel, de la main d'œuvre de la société et des habitants de la ville de Mohammedia.

La ministre a ajouté que le dossier de la Samir se caractérise par «une complexité sans précédent», eu égard à l'accumulation de problèmes durant plus de 20 ans, ce qui a engendré un arrêt de la raffinerie, la transmission du dossier à la justice et la mise en liquidation judiciaire, avec la poursuite de son activité sous la supervision du syndic et un juge-commissaire.

Lors de son passage devant les députés, Leila Benali s’est montrée sur la défensive, affirmant n’avoir «jamais dit que le Maroc n’a pas besoin de la Samir». Pourtant, interrogée lors de l’émission «Confidences de presse» sur la chaîne 2M il y a deux semaines, la ministre a déclaré que le royaume «n’a pas besoin aujourd’hui de raffinerie».

«Je ne suis pas la seule à le dire, mais deux ministres avant moi. Aujourd’hui, en 2022, nous pouvons acheter du carburant de manière directe. La question des approvisionnements ne se pose pas. Est-ce que le Maroc a besoin aujourd’hui de raffinerie ? La réponse est non, même si elle ne plaira pas à certains», a-t-elle réagi.

Le Syndicat national des industries du pétrole et du gaz (SNIPG) avait réagi à cette sortie médiatique, en affirmant dans un communiqué que «les déclarations de la ministre hostiles à la survie et au développement de la société Samir vont dans le sens des attentes du lobby des hydrocarbures et du lobby de l'immobilier et vont dans le sens inverse des démarches judiciaires visant à reprendre la production, maintenir les emplois et couvrir les dettes». Le syndicat avait aussi pointé du doigt «une forme d'ingérence dans les affaires judiciaires portant atteinte à tous les intérêts associés à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc». Pour lui, «l'échec jusqu'à présent de la liquidation est directement et clairement lié à l'attitude négative du gouvernement quant à l'avenir des industries de raffinage du pétrole».

Il semble que la campagne menée sur les réseaux sociaux ait poussé Leila Benali à changer de discours pour apaiser la colère des Marocains qui réclament, en plus d’une baisse des prix des carburants, le départ du chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Les hydrocarbures constituent désormais le dossier le plus brûlant du gouvernement.

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