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Grand Angle

La question du Sahara occidental abordée par Tebboune lors de sa réunion avec Blinken

Dans une déclaration faite avant sa rencontre avec Blinken, Tebboune n’a pas raté l’occasion d’aborder la question du Sahara occidental, en réaffirmant la position de son pays quant au différend et en précisant que les «hauts et les bas» que connaissent les relations entre Alger et Rabat ne sont pas «dus» seulement à ce dossier.

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, recevant mercredi à Alger, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. / DR
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Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken a entamé, mercredi, une visite en Algérie, durant laquelle il a rencontré le président algérien Abdelmadjid Tebboune ainsi que le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. Alors que l’Algérie a assuré, mercredi soir, que «les entretiens entre les responsables algériens et le secrétaire d'Etat américain (…) se sont déroulés dans une atmosphère cordiale et constructive», le département d’Etat américain a publié des déclarations publiques d’Abdelmadjid Tebboune avant sa rencontre avec Antony Blinken.

Dans son long discours, comparé à la courte déclaration du secrétaire d'Etat américain, le président algérien a cité le dossier du Sahara occidental à neuf reprises. «Nous sommes entourés de pays qui ne nous ressemblent pas beaucoup à l'exception de la Tunisie», a-t-il débuté son discours, décrivant des frontières «en flammes» notamment avec une «Libye déstabilisée» et une Mauritanie qui «n'est pas si forte».

Abdelmadjid Tebboune a ajouté que de l’autre côté, les relations avec le Maroc «ont toujours connu des hauts et des bas» depuis l’indépendance de son pays. «Ce n'est pas récent ; ce n'est pas dû à la question du Sahara occidental», a-t-il ajouté.

Rappelant que le Maroc «a attaqué» l’Algérie en 1963, avec des «forces spéciales, des hélicoptères et des avions», à une époque où son pays «n’avait même pas d'armée régulière», Tebboune a estimé que ce que le Maroc a dit «était complètement en contradiction» avec ce qu'il a signé, s’agissant de la question du Sahara. «Peut-être que notre erreur est la consistance dans la gestion de cette question», a-t-il lancé.

«Avec les tensions qui existent entre nous, nous ne sommes pas ce qu'ils disent. Nous n'avons définitivement aucune intention au Sahara Occidental. C'est leur problème. Ils ont toujours voulu déstabiliser l'Algérie.»

Abdelmadjid Tebboune

La réouverture du gazoduc Maghreb-Europe n’a pas été évoquée 

Le président algérien a assuré, plus loin, que le ministre des Affaires étrangères de son pays «dispose de nombreux documents, signés par le roi du Maroc Hassan II - que son âme repose en paix - qui insistait sur l'autodétermination du Sahara occidental». «Notre position est envers le Sahara occidental - pas envers le Maroc - et tout le monde sait que cela a toujours été notre approche - comme envers le Timor oriental», a-t-il enchaîné. «Nous avons toujours traité de la même manière la question du Sahara occidental et la question palestinienne», a-t-il glissé.

Par ailleurs, la diplomatie algérienne s’est contentée, mercredi soir, de mentionner la question du Sahara en une courte phrase, indiquant que lors du meeting entre Lamamra et Blinken, ce dernier «a exprimé le soutien des Etats-Unis au processus politique de l'ONU ainsi qu'aux efforts de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura». Des propos confirmés par Blinken lors de sa conférence de presse. «Il n'y a pas eu de changement dans notre position», a ajouté le secrétaire d'Etat américain. Une partie de la déclaration qui n'a pas été relayée par la presse algérienne.

Les autorités du voisin de l'Est se sont également empressées de démentir les informations selon lesquelles le secrétaire d’Etat américain allait aborder la question du gazoduc Maghreb-Europe, fermé par l’Algérie, lors de sa visite. Ainsi, Amar Belani, envoyé spécial pour le Sahara occidental et le Maghreb a assuré que le sujet n’a pas été abordé, «tout comme la sous-secrétaire Wendy Sherman qui n’a à aucun moment soulevé cette question lors de sa visite à Alger le 10 mars dernier, contrairement aux allégations relayées par certains medias».

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